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Aux "Champs libres" de Rennes. Dans le cadre Algérie France d’hier à aujourd’hui

La parole a été donnée à notre association...

..A travers les témoignages de 2 anciens appelés

lundi 6 février 2012, par Marie-Pierre Detournay

La bibliothèque des "Champs libres" de Rennes a "fait le plein" le mardi 31 janvier au soir en accueillant entre 60 et 80 auditeurs - dont une quarantaine avait réservé leur place- pour entendre deux membres de 4ACG témoigner et présenter leur association. Marie-Pierre, amie de l’association 4ACG, nous dit comment elle a ressenti ce moment parfois douloureux de retour sur le passé.

L’affiche de la réunion

C’est dans le cadre du cycle Algérie France proposé par les "Champs libres" (Centre culturel de Rennes) que Pierre Sellier et Hubert Rouaud étaient invités à témoigner en tant qu’anciens appelés en Algérie, membres de l’association 4ACG ;

Dans un premier temps, Christine Cordonnier, responsable du pôle "vie du citoyen", par ses questions pertinentes et sa sensibilité les accompagnait dans leurs témoignages.

Je connaissais déjà leur histoire, mais j’étais touchée de les voir ainsi réunis, amis, alors qu’au début tout n’était que différence. L’un Pierre Sellier, cultivateur et militant de la JAC, s’était trouvé précipité du jour au lendemain de sa terre bretonne, comme opérateur radio, dans ce conflit algérien dont il ignorait tout. L’autre Hubert Rouaud, marin et agnostique, engagé politiquement, avait déjà parcouru le monde lorsqu’il fut envoyé en Algérie comme officier de fusiliers-commandos de marine, alors qu’il militait déjà pour la "paix en Algérie".

Témoignages

Tant d’années après ils se retrouvaient maintenant à parler de ce vécu avec la même émotion, sans repentance par rapport à un conflit qu’ils n’avaient pas souhaité, mais avec le même désir de tendre la main aux algériens pour la réconciliation et le "plus jamais ça".

Et s’ils se sont "trouvés" puis "retrouvés", c’est grâce à une association, la 4ACG, qu’ils nous présentaient ensuite. Depuis sa création par quatre agriculteurs du Sud de la France ils sont maintenant quelques centaines, entre adhérents (anciens appelés) et amis , consacrant l’intégralité de leurs pensions et leurs cotisations à des projets d’aide dans différents pays dont les populations ont souffert ou souffrent encore de la guerre, comme l’Algérie ou la Palestine.

L’association s’apprête à publier un livre de mémoires qui permettra à certains de libérer enfin cette parole si longtemps contenue. Un voyage en Algérie est également prévu cette année.

Par ailleurs elle concrétise son rejet du colonialisme et de la guerre en se joignant en France aux initiatives allant dans ce sens et en tissant des liens avec les associations étrangères d’anciens combattants partageant les mêmes objectifs.

Venait ensuite le temps des questions et témoignages de l’assistance.

"Camerawoman", le temps de la prestation, j’étais bien placée pour observer l’assistance :

Quelques jeunes qui devaient faire un compte rendu pour leur classe prenaient des notes et posaient la question des souvenirs les plus marquants.

Quelques "moins-jeunes" parlaient de la difficulté père-enfant à communiquer sur le sujet...

Et beaucoup, beaucoup de têtes chenues. Et je m’interrogeais : " Pourquoi sont-ils là ?"

Quelques éléments de réponse avec les échanges : rappeler les moments heureux en Algérie, au-delà de l’histoire tourmentée ; raconter l’accueil chaleureux réservé aux français qui retournent là-bas le temps d’un voyage ; rappeler l’ambiguïté de l’Église face aux évènements ; s’interroger sur l’efficacité de la libération de la parole lorsque vient "le grand âge"...

Et puis il y avait les silencieux et leur silence. Et je m’interrogeais de nouveau. Pourquoi étaient-ils là ? Partage, en écoutant grâce au récit de l’autre sa propre histoire ? Espoir d’évacuer la souffrance et de pouvoir tourner la page ? Retrouver la paix par la réconciliation des deux pays ? Ou tout simplement curiosité pour une association d’anciens combattants pas comme les autres...

Aprés les photos de Michel Ogier, la musique de Beihdja Rahal, la conférence de Benjamin Stora et la rencontre avec 4ACG le cycle continue le 26 février avec la projection du film l’Algérie, De Gaulle et la bombe de Larbi Benchiba, le 7 mars avec les écrivains Rachid Boudgedra et Antonin Varenne et d’autres évènements qui seront signalés dans notre agenda...

Voir en ligne : Cycle Algérie France d’hier à aujourd’hui.


La presse locale (Ouest-France) avait annoncé la réunion et était présente. Ensuite aucun écho de cette rencontre réussie. Nous savons que les articles qui nous sont consacrés suscitent les protestations des va-t-en guerre et des "nostalgériques" mais de là à faire le silence ...

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