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Aux USA les vétérans pacifistes accentuent la mobilisation contre la guerre en Afghanistan

Le 20 mars marche sur Washington...et manifestation à Paris

4 appels poignants !

dimanche 14 mars 2010, par Gérard C. Webmestre


Les protestations se multiplient en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux Pays-Bas où le gouvernement est tombé à cause de l’Afghanistan. En France, la perte du 40e soldat n’émeut guère un gouvernement qui se contente de traîner les pieds devant les souhaits d’Obama. Aux USA, qui ont perdu plus de mille soldats dans le bourbier, les pacifistes se préparent à une grande marche sur Washington.

Déclaration de « Answer coalition »

Des gens provenant de toute les régions des USA s’organisent pour converger sur Washington, DC, afin d’exiger le retrait immédiat et inconditionnel de tous les forces des États-Unis et de l’OTAN, en Afghanistan et en Irak.

Samedi 20 Mars 2010, il y aura une marche nationale massive qui se rassemblera à 12 heures près de la Maison Blanche (Lafayette Park). Le même jour, d’autres grandes manifestations se dérouleront à San Francisco et Los Angeles. Ces actions nationales sont lancées par un grand nombre d’organisations et des personnalités éminentes.

Nous marcherons ensemble pour dire "Non aux guerres et aux occupations de type colonial en Afghanistan, en Irak, en Palestine, en Haïti !" Nous marcherons ensemble pour dire "Pas de guerre contre l’Iran !" Nous marcherons pour dire "Pas de guerre impérialiste, nulle part ! "

Au lieu du budget de guerre, nous exigerons des fonds, afin que chaque personne puisse avoir un emploi, une couverture de santé gratuite et universelle, des écoles décentes, et un logement à un coût abordable.

Le 20 Mars est le septième anniversaire de la guerre d’agression criminelle lancée par Bush et Cheney contre l’Irak. Au moins un million d’Irakiens sont morts. Des dizaines de milliers de soldats américains y ont perdu la vie ou ont été mutilés, et continuent de subir quantité de problèmes liés à cette guerre terrible.

Le temps est venu pour une action unie. Les slogans sur les banderoles peuvent varier, mais tous ceux qui les portent devront marcher au coude à coude.

Des anciens combattants et des familles de militaires témoignent :

« Pourquoi je marcherai le 20 Mars ? "


Mike Ferner, brancardier de la marine(1969-73), président de Vétérans pour la paix"

Essayer d’arrêter l’hémorragie de la blessure d’une poitrine sifflant et gargouillant... Faire semblant de ne pas voir les yeux du gamin, fou de peur et de douleur... vêtements déchiquetés, des moignons ballants là ou un instant avant il y avait des bras ... Retourner d’un côté sur l’autre, dans son lit, toutes les 4 heures et cela pour le reste de sa vie, le corps autrefois sain d’un jeune soldat, pour essayer de prévenir les escarres qui rongent la chair comme une lèpre ... Rassurer une jeune femme et lui dire qu’elle peut vivre vraiment normalement, mais qu’elle devra porter un sac de colostomie pour ses excréments tout le reste de sa vie ... devoir plaquer doucement le jeune de 18 ans, enfermé dans la salle du service psychiatrique lorsque les monstres, dans sa tête, l’assaillent à nouveau ...

Et ceux là, mes amis, eux ce sont les « chanceux », car "seulement blessés", des chanceux qui reviendront à la maison avec un système de santé qu’on a renvoyé de nouveau dans le 18e siècle. C’est la guerre qui est cause de tout cela. C’est ce contre quoi nous devons protester le 20 Mars ! Ce sont les horreurs auxquels nous devons mettre fin !
C’est pourquoi vous et moi ne pouvons pas nous permettre le découragement, ou d’être trop occupés, ou nous abandonner au sentiment de "marre de protester". Rejoignez-nous le 20 Mars ! Frères et sœurs, notre humanité le demande ! -


Margaret Stevens. Vétéran de la garde nationale. Membre de « March Forward »

La véritable question est : pourquoi ne pas marcher vers Washington, en mars ? L’ année passée nous avons vu plus de morts civils que jamais en Afghanistan. Les incursions américaines au Pakistan et maintenant le projet d’envahir le Yémen : tout cela indique que que la soit-disant « guerre mondiale contre le terrorisme » est loin d’être terminée. Et cela signifie, bien entendu, un renforcement du complexe militaro-industriel, ici aux USA, pour nourrir la machine de guerre impérialiste.
Et pourquoi ne pas mentionner Haïti pendant qu’on y est ? Après tout, il y a eu depuis la Révolution Haïtienne, une guerre, tantôt silencieuse, et tantôt très bruyante contre nos frères révolutionnaires en Haïti, et maintenant les États-Unis s’engagent à envoyer 100 millions de dollars d’aide à 3 millions de personnes ? Quel est le prix d’une journée en Afghanistan ?


Michael Prysner, Vétéran de la guerre d’ Irak, Membre fondateur de March Forward

Nous sommes des personnes qui ont eu très peu, voire pas du tout la possibilité de faire des études secondaires. Nous sommes des personnes qui voulaient envoyer leurs enfants chez le médecin sans mettre le budget en faillite. Nous sommes des personnes qui voulaient éviter de rejoindre les masses de chômeurs et de sous-payés. Beaucoup d’entre nous ont cru toute leur vie l’endoctrinement qui nous disait : l’armée américaine protège vos familles, ici au pays, et, à l’étranger aide les pauvres et les opprimés.

La réalité est que nous, hommes et femmes, soldats, marins, aviateurs, et marines, ne sommes jamais envoyés pour nous battre pour une juste cause. Nous sommes, tout simplement, le bras armé des banques et de Wall Street afin qu’elles étendent leur influence à travers le monde.

Cette réalité ne peut être toujours cachée et chaque jour davantage d’entre nous se réveillent. Chaque jour, il devient plus évident qu’il ne s’agit pas de guerres pour "la défense nationale" ou pour la « liberté de qui que ce soit » : ce sont des guerres impérialistes. Le 20 Mars, nous marcherons vers Washington. Et plus les gens nous rejoindront, plus nous pourrons inciter d’autres soldats à faire de même, et nous hâterons la fin de ces guerres criminelles.


Tina Richards, mère de soldat.

Trois fois en tant que mère, j’ai vu mes fils aller à la guerre. Je les ai embrassés à leur retour afin de m’assurer qu’ils étaient vraiment là, de retour. La douleur et l’horreur de ce que notre famille a vécues n’est que l’ombre des horreurs de la guerre qu’ils ont endurée. Ils ont servi leur pays à un prix très élevé pour leur âme. Les familles des militaires ne représentent que 1,3 pour cent de la population, et nos voix ne suffiront pas à mettre fin à cette tragédie. Nous comptons sur chacun pour être plus fort afin d’être entendus et pour nous représenter ainsi que les millions d’Irakiens, d’Afghans, et toutes les autres victimes de notre nation impérialiste, qui n’ont pas voix au chapitre.

Qu’il y ait ou non "un retrait " en l’Irak, ou une utilisation accrue des drones pour réduire la mortalité des troupes, les victimes de notre violence elles, continuent de souffrir. Sommes-nous censés être apaisés en sachant que, dans une année, il y aura 50.000 de nos fils et nos filles en Irak au lieu de 135.000 ? En tant que mères, quand nos fils et nos filles reviennent dans des cercueils enveloppés d’un drapeau, nous ne demandons pas si ils étaient l’un des 135.000 ou l’un des 50.000. Ils sont toujours aussi morts. Lorsque nos fils et nos filles rentrent à la maison, cassés d’esprit et d’âme, en essayant de se suicider, y réussissant souvent, nous ne demandons pas si ils étaient parmi 135.000 ou parmi 50.000. Ils sont toujours aussi brisés, toujours aussi perdus. Même avec une réduction des forces en Irak , à supposer que les conditions sur le terrain le permettent, nos fils et nos filles seront envoyés occuper l’Afghanistan et étendre la violence au Pakistan, au Yémen et en Somalie.

Nos enfants seront tout aussi morts, tout aussi brisés qu’ils servent en Afghanistan ou en Irak. Et les femmes et les enfants d’Afghanistan et du Pakistan seront tout aussi morts.

Nous devons continuer la lutte. Nous devons être plus forts que jamais. Vous allez entendre beaucoup de gens nous dire : "taisez-vous et partez, ne dites pas la vérité au public, à savoir qu’il n’y a eu aucun changement ...", ou nous dire que nous ne devrions pas contester les dirigeants de notre pays parce qu’ils sont maintenant étiquetés démocrates plutôt que républicains. Si nous avons moins de voix, nous devons crier et être plus forts que jamais .

Avec les autres familles de militaires, le 20 Mars à Washington, rejoignez-nous pour nous opposer à cette politique d’occupation militaire.
Notre message n’a pas changé : "Ramenez-les à la maison maintenant !


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