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Visa pour l’image : le photographe gazaoui Loay Ayyoub pourra-t-il recevoir son prix en France ?
jeudi 29 août 2024, par
Télérama - Charlotte Fauve - 27 août 2024
Un Visa d’or mais pas de visa pour Loay Ayyoub, photoreporter gazaoui mis à l’honneur à Visa pour l’image, le festival de photojournalisme de Perpignan.
Le 7 septembre, celui-ci doit venir recevoir le prix saluant sa couverture de la guerre qui oppose Israël et le Hamas. Mais rien n’est moins sûr désormais pour ce correspondant du Washington Post, actuellement réfugié en Égypte, qui pour le moment a vu sa demande d’entrée sur le sol français déboutée par le consulat de France au Caire, sous le prétexte que « les conditions de son séjour n’étaient pas fiables ». À l’heure où, à la suite de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 et ses 1 198 victimes, le bilan de l’offensive des forces israéliennes ne cesse de s’alourdir dans l’enclave palestinienne – avec plus de 40 000 morts, selon les chiffres donnés par le ministère de la Santé du Hamas –, cette situation, injuste et absurde, témoigne du cul-de-sac dans lequel se trouvent les journalistes gazaouis. Rappelons que 137 ont été tués, dont 30 ciblés dans l’exercice de leurs fonctions, « vrai massacre et catastrophe sans équivalent en matière de journalisme », selon l’association Reporters sans frontières (RSF). Quant aux rescapés, environ deux cent cinquante reporters à l’image de Loay Ayyoub, évacué au cent soixante-deuxième jour du conflit, ils seraient actuellement réfugiés en Égypte, selon le décompte du syndicat des journalistes égyptiens. Sauvés des bombes, mais dans une impasse : « Jusqu’à hier, je ne pouvais pas pratiquer mon métier en Égypte. Je suis réfugié, et il faut obtenir un permis de travail ; ce qui est très compliqué », se désole le jeune homme, qui a finalement reçu sa carte de presse et devrait obtenir un permis de séjour d’un an en Égypte.
Verra-t-il la tour Eiffel ? Selon nos informations (Télérama ndlr), le ministère de la Culture, saisi de la situation, essaie actuellement de la débloquer.
En 2021 déjà, faute d’autorisation de l’État français, la photoreporter gazaouie Fatima Shbair n’avait pu venir recevoir son Visa d’or.