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À Gaza, des civils utilisés comme “boucliers humains” par l’armée israélienne

dimanche 18 août 2024, par Gérard Webmaster , Michel Berthelemy

Courrier international - 14 août 2024

Dans le cadre de sa campagne contre le Hamas, Tsahal contraint parfois des Palestiniens, grimés en soldats israéliens, à ouvrir la voie dans des zones dangereuses. Ces éclaireurs forcés sont en première ligne face aux engins explosifs ou aux tireurs embusqués, explique le journal israélien “Ha’Aretz”.

Des soldats israéliens près d’un tunnel découvert dans le centre de la bande de Gaza, le 8 janvier 2024.

Ils sont surnommés les “shawishim”. Dans la bande de Gaza, “des civils non suspects de terrorisme sont capturés et envoyés comme boucliers humains lors d’opérations de fouilles israéliennes dans les tunnels et les immeubles abandonnés avant l’entrée des soldats de Tsahal, et ce au vu et au su de leurs officiers supérieurs”, révèle une enquête publiée le 13 août par le quotidien israélien Ha’Aretz.

Le but est de protéger les militaires contre l’explosion de mines ou d’autres engins explosifs placés par le Hamas. Pour ne pas attirer l’attention des observateurs et tromper l’ennemi, ces civils sont vêtus d’uniformes israéliens et de gilets pare-balles, “mais ce déguisement reste approximatif, les prisonniers en question ayant souvent les mains liées dans le dos ou portant de simples baskets”, explique Ha’Aretz.

Une pratique théoriquement interdite

En argot militaire hébreu, précisent les deux journalistes qui ont signé l’article, le bouclier humain est surnommé “shawish”. “Il s’agit d’un mot arabe d’origine turque – çavus – qui signifie ‘sergent’.”

Cette pratique, théoriquement interdite par l’état-major de Tsahal, avait fait l’objet d’un bref reportage diffusé par la chaîne panarabe Al-Jazeera le 30 juin dernier, mais l’armée avait nié et nie toujours les faits.

Or une des sources anonymes citées par ce média confirme aux enquêteurs du journal israélien le recours aux shawishim : “Nos supérieurs nous rappellent toujours que nos vies valent plus que celles des Palestiniens.” Par ailleurs, si le Gazaoui “enrôlé” de force par Tsahal connaît l’hébreu, “c’est une garantie supplémentaire pour les soldats”, le shawish étant contraint de crier en hébreu et de risquer ainsi d’être abattu à la place d’un militaire israélien par un tireur embusqué du Hamas.

Néanmoins, certains conscrits israéliens rencontrés par Ha’Aretz expriment leur malaise face à ces procédés. D’autant que, selon un soldat, “un officier nous a carrément affirmé que, grâce aux shawishim, on pouvait épargner la vie des chiens renifleurs de l’unité canine Oketz”.


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