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C’était à Toulouse le 21 janvier 2011...

Toulouse. Une rencontre lycéens et membres de 4acg bien préparée

et qui chemine encore dans les esprits

mardi 1er février 2011, par Gérard Kihn

Au Mirail, dans ce quartier populaire de Toulouse, où se mêlent des élèves de nombreuses nationalités, un accueil chaleureux a été réservé aux membres de l’association 4acg. Cette rencontre, organisée autour de quatre thèmes, a suscité des interrogations immédiatement ou en sortant de la salle. L’intérêt était bien présent, et la semaine suivante émergeaient de nouvelles questions de la part des élèves, à la grande satisfaction de leur professeur.

Gérard Kihn nous en parle

C’est au cours d’un meeting contre l’islamophobie, à Toulouse, en octobre 2010, qu’une enseignante en lycée saisit l’intérêt que pourrait avoir la rencontre d’anciens soldats de la guerre d’Algérie, et de réfractaires à cette guerre, avec ses élèves de terminale, dont un certain nombre sont d’origine nord-africaine.

Dans l’enseignement de l’histoire, la guerre d’Algérie occupe une place importante, que confirme l’évolution des sociétés ex-coloniales et ex-colonisées.

Le déroulement de cette rencontre avait été bien préparé par cette enseignante, ses deux collègues et leurs élèves, et il nous a semblé que l’objectif a été atteint. Mais ce sont les cours à venir, avec les débats qui les accompagneront, qui confirmeront cette impression. Le temps nous a semblé un peu court pour les uns qui témoignent, et les autres qui réfléchissent en écoutant ! Le temps des questions sera donc pour plus tard.

Mme Patricia Quinsac professeur de lettres, a invité un ancien combattant, deux appelés et un réfractaire à la guerre d’Algérie (1954/1962), Gérard Kihn, Jacques Carbonnel, Robert Siméon-Cadot, Georges Garié, qui militent au sein de l’association 4acg, à rencontrer les élèves de seconde et de terminale pour témoigner de cette guerre et répondre à leurs questions.

Le vendredi 21 janvier à 8 heures la salle polyvalente accueille élèves et témoins ainsi que 2 autres professeurs du lycée, une scénariste Marie-Hélène Roques et deux radios locales : ’’Canal sud’’ de Toulouse et’’ La Locale’’ de St-Girons.

Deux élèves se relaient pour présenter les intervenants et les remercier de leur présence et deux jeunes filles d’origine maghrébine abordent le premier thème :

Pourquoi la guerre d’Algérie ?
Rappelant la différence de statut entre indigènes et colons depuis l’arrivée des troupes française en 1830, les diverses phases de soulèvements réprimés depuis cette date, la participation des africains aux côtés des français au cours des deux dernières guerres mondiales, les massacres de Sétif, l’organisation de mouvements politiques et syndicaux au sein de la population algérienne, les intervenants à tour de rôle ont développé ces données essentielles sur le pourquoi de cette guerre.

Les algériens dans la guerre
Certains ont fait part des relations qu’ils pouvaient avoir eues avec les algériens avant les évènements, d’autres ont fait part de la découverte de ce peuple à l’occasion de leur arrivée sur le sol algérien comme appelés du contingent militaire.

Les sentiments ressentis par les soldats qui ont participé à cette guerre.
Le troisième thème abordé par deux jeunes élèves a été celui des sentiments que pouvaient avoir ressenti les soldats qui ont participé à cette guerre.
Une jeune fille a lu le poème de Georges intitulé ’’la corvée de bois’’ qui a été l’occasion de préciser en quoi consistait cette corvée et qui a permis à chaque témoin d’évoquer les interrogatoires, les tortures, les liquidations physiques, les égorgements et toutes les horreurs de la guerre quand la peur, la vengeance et la haine remplacent les valeurs humaines et la raison.

Déserteurs et réfractaires.
Deux autres élèves ont soulevé la question des déserteurs et réfractaires qui était le quatrième thème étudié.Interrogé sur son parcours particulier, Robert a décrit ce qui avait été son engagement contre la guerre, sa réflexion très jeune sur la dignité de l’homme, la condamnation qui l’a frappé en tant que réfractaire et la détérioration de ses relations familiales qui l’ont durement touché.

Le silence...
Le cinquième thème portait sur le silence de tous les participants à ce conflit et deux élèves nous ont posé la question de savoir pourquoi nous n’avions pas parlé de cette guerre à notre entourage. Les trois intervenants ayant participé aux combats, ont confirmé le sentiment de gâchis qu’inspirait cette guerre, leur souhait de retrouver la vie civile plus saine psychologiquement.

Devant l’indifférence de leurs concitoyens, ils ont préféré se taire en précisant qu’ils ne se sentaient en aucune manière directement responsables mais qu’avec le recul ils estimaient que le problème algérien avait été mal géré depuis ses débuts, en contradiction avec nos valeurs républicaines.

Pour nous l’après-midi à Toulouse fut l’occasion de participer à une émission de radio locale (Canal-Sud 92.2), pendant une heure ininterrompue, sur le même sujet et les mêmes thèmes. L’enregistrement est disponible sur le site de Canal Sud et pourra être utilement écouté pour des expériences futures.

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