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La 4ACG à la rencontre d’élèves du Lycée privé des Herbiers (85)

lundi 6 juin 2016, par Élie Charrier

Le 15 janvier 2016, nous étions cinq 4ACG présents : Bernard – Gilles – Pierre – Georges – Elie et un autre témoin Jean-Marie, non adhérent de l’association.

Devant une cinquantaine d’élèves Terminale ES, un enseignant Christian introduit rapidement cette première partie, en faisant un lien pertinent entre ce que nous avons vécu et le contexte actuel (terrorisme, immigration, citoyenneté, solidarité….)
Bernard présente brièvement notre groupe et ce qu’est la 4ACG puis demande qui a eu un papy ou grand’ oncle appelé en Algérie : beaucoup de mains se sont levées.

Place à la projection du film « Retour en Algérie ». Attention soutenue, écoute très attentive des jeunes.

Ensuite, parole aux jeunes….. qui ne la prennent pas, un peu sonnés et surpris par ce qu’ils viennent de voir et entendre. A la question : « Vous est-il arrivé d’interroger votre papy ou grand-oncle sur son vécu de cette période ? », une seule élève dit qu’elle l’a fait, mais sans réponse ni dialogue en retour…

Les membres de notre groupe témoignent, mettant en évidence les différences, selon les lieux, les périodes et les situations : au contact des scènes de guerre et/ou de torture, ou dans un environnement plus « pacifique ».

Gilles sollicite ensuite Jean-Marie (ils se connaissent depuis longtemps) pour qu’il apporte son témoignage.

Jean-Marie, plus jeune, n’a pas été mobilisé en Algérie, mais son frère l’a été (famille de 9 enfants). Il en est revenu totalement déstructuré…. emmuré dans son silence, sans aucun dialogue avec ses proches sur ce qu’il a vécu.
Et puis, peu de temps après, il met fin à ses jours... terrible ! Il n’aura pas parlé ! Les cellules d’aide psychologique, à l’époque, on ne connaissait pas ! Drame épouvantable pour le milieu familial, pour les parents qui, dans un premier temps, se voient refuser, par le curé du village, le passage par l’église (il acceptera finalement).
Après des décennies de silence et d’omerta sur cette tragédie, Jean-Marie découvre le 4.11.2007 dans Ouest-France, l’article consacré à Gilles et Bernard, ne sachant pas, notamment, ce dont avait été témoins Gilles en Algérie. De vive voix, plein d’émotion, J.M. remercie Gilles de son témoignage lui permettant de comprendre ce départ tragique. C’est le déclic, à partir duquel la parole va se libérer au sein du cercle familial et, sans doute, découvrir ce qu’avaient pu être les épreuves vécues et subies par son frère en Algérie.

Les élèves ont écouté , ils sont « scotchés » par ce témoignage poignant. Il n’y aura pas vraiment d’échange avec notre groupe, mais, Christian, l’enseignant qui les connaît bien, nous assure qu’il pourra prolonger le dialogue avec eux, à partir de ce qu’ils viennent de voir et entendre.

En conclusion, malgré le peu d’échanges, une belle rencontre, qui en appelle d’autres.

P.S. : Jean-Marie témoigne dans le livre « Guerre d’Algérie Guerre d’Indépendance Paroles d’humanité » sous le titre Oubliés et victimes de la guerre page 305

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