Le temps des assassins

A Kyiv, le 8 juillet, un bombardement russe attaque un hôpital pour enfants, le plus grand et le mieux équipé d’Ukraine. Bilan (provisoire) : 43 morts…
Dans la bande de Gaza, à Khan Younès, le 10 juillet, Israël bombarde une école abritant des déplacés. Bilan : 29 morts, femmes et enfants. C’est la quatrième école visée en quatre jours à Gaza par l’armée « la plus morale du monde ».

Dans l’un et l’autre de ces deux pays, ces tragédies s’ajoutent à des mois de massacres, de déplacements forcés, de tortures et de destructions.
Qui sont les assassins ? Bien sûr et tout d’abord les agresseurs, Russie d’un côté, Israël de l’autre. Mais au-delà de ces deux puissances meurtrières, n’y aurait-il pas une autre responsabilité, celle d’une complicité assumée, venant de ce qu’on nomme faute de mieux la « communauté internationale » ? À l’ONU, on « regrette », dans les chancelleries on se préoccupe de rapatrier ses ressortissants, l’Europe « déplore vivement », les chefs d’États demandent « l’arrêt immédiat des bombardements », les opinions publiques attendent…

Ainsi, tout se passe… comme s’il ne se passait rien ! Comme si tout cela était normal, regrettable certes, mais finalement banal. Quelques médecins d’ONG effrayés, traumatisés par l’ampleur des crimes dont ils ont été ou sont les témoins, tentent bien de crier leur épouvante, mais ils ne rencontrent que résignation, discours compatissants et surtout un silence de fin du monde. De la fin d’un monde encore capable de révolte ? Et de conscience ?