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Après avoir donné la parole aux jeunes Algériens de France, « Sauce algérienne » embarque pour Alger, à la rencontre de la jeunesse algérienne.
lundi 13 mai 2024, par
Par Chloé Bergeret
Après avoir donné la parole aux jeunes Algériens de France, « Sauce algérienne » embarque pour Alger, à la rencontre de la jeunesse algérienne. La moitié de la population algérienne a moins de 35 ans. Et cette jeunesse a des choses à dire. La preuve !
Télérama - Chloé Bergeret – 8 mai 2024
Dix récits qui racontent l’Algérie d’aujourd’hui. Dans cette deuxième saison du podcast original Spotify Sauce algérienne, d’émouvants portraits sonores de dix trentenaires retracent l’histoire du pays post-62, de révolutions en espoirs déçus. Ici, plus de la moitié de la population a moins de 35 ans, mais elle n’a pas beaucoup la parole, surtout quand il s’agit de raconter l’héritage national.
C’est à eux que Leïla Beratto, ancienne correspondante de RFI à Alger, autrice et productrice du podcast, a tendu son micro : « Même si elle ne l’a pas vécue, la jeunesse est aussi marquée par cette histoire. Elle a des choses à dire, et il faut qu’on l’entende. »
Les événements qui se sont succédé depuis l’indépendance ont laissé des traces indélébiles dans chaque famille, gravées dans l’ADN de cette nouvelle génération tant attachée à son pays. Sans tomber dans l’écueil du récit historique, grâce à un savant dosage d’archives et de témoignages, les épisodes nous plongent dans l’intime et le quotidien de cette population. Tour à tour, ces jeunes dévoilent leur rapport au passé, entre mélancolie désabusée et fierté.
Célia, Imène, Zohor et les autres...
Franco-algérienne, Célia porte dans sa chair les vestiges de la guerre décoloniale. Son regard sur la France, comme beaucoup, est complexe. Imène et Zohor sont des enfants de l’indépendance. Portés par l’héritage des rêves socialistes du président Houari Boumédiène (1965-1978), ils ont vu leurs parents déchanter, comme le reste des Algériens, durant la décennie noire (1992-2002) et la guerre civile, marquée par l’affrontement sanglant entre le pouvoir en place et des groupes islamistes.
Quant à Kadi et Mustafa, ils ont fait le choix de rester à Alger, malgré un quotidien difficile, marqué par l’ennui et la désillusion qui a suivi la révolution étouffée du Hirak (2019-2021).
Portés par des témoignages sincères, les épisodes de la série suscitent tout de suite l’empathie. Un but revendiqué par Leïla Beratto : « L’aspect documentaire immersif permet une identification très forte. » Notamment pour un auditoire français qui connaît souvent mal l’histoire de l’Algérie.
L’immersion est aussi linguistique : pour la plupart des francophones, certains parlent l’arabe algérien, que deux comédiens dou-blent avec brio. Justine Perez, productrice marseillaise du documentaire, voulait qu’on entende la langue « qui porte en elle l’héritage colonial du pays ».
Elle a aussi accordé une attention particulière à la musique, du traditionnel chaâbi au rap de Médine, en passant par une création originale de musiciens français et algériens. Pour mieux faire résonner les récits individuels avec le passé collectif.
Télérama , réservé aux abonnés
Sauce Algérienne, une série de podcasts de 25 à 49 mn, accessibles gratuitement sur Spotify
https://open.spotify.com/show/4D9P8ut1aOfjUqF8XoQeSB
G. C.