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La grande écrivaine et cinéaste Assia Djebar en cinq épisodes sur Mediapart
vendredi 1er septembre 2023, par
Mediapart vient de consacrer une série en 5 épisodes à la grande écrivaine et cinéaste franco-algérienne Assia Djebar
Née en Algérie en 1936 et décédée à Paris en 2015, Assia Djebar est la figure féminine majeure des lettres algériennes. Première femme du Maghreb à entrer à l’École normale supérieure et à l’Académie française, elle n’a eu de cesse de raconter l’Algérie et ses soubresauts, avec sa plume ou sa caméra, à travers le regard et la vie des femmes. Elle dénonce une double oppression, celle de la colonisation et celle de la condition féminine.
Assia Djebar a marqué de son empreinte unique la littérature mais aussi le cinéma, avec deux films majeurs, les deux seuls films qu’elle a jamais pu réaliser : La Nouba des femmes du mont Chenoua (1977) et La Zerda ou les chants de l’oubli (1982). Le second, moins médiatisé que le premier, écrit en collaboration avec le poète Malek Alloula (qui était alors son deuxième mari), déconstruit de manière magistrale le regard colonialiste et orientaliste.
Nous vous présentons ici les cinq épisodes, en commençant par l’épisode 4, pour la simple raison qu’il comporte un film étonnant, qui éclaire l’ensemble de la série.
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« La Zerda ou les chants de l’oubli » déconstruire le regard colonial
À partir d’images d’archives coloniales, portée par une bande-son extraordinaire, La Zerda donne à entendre, en arabe et en français, cris de révolte, chants, poésies, paroles anonymes ou imaginées de Maghrébin·es. Assia Djebar elle-même, en voix off, fait revivre au travers des images de propagande coloniale française de 1912 à 1942 les zerdas et les fantasias, la violence de la domination des peuples d’Afrique du Nord, l’humiliation et la folklorisation de leurs cultures par le colonisateur.
Présenté en 1982 à Alger puis au premier festival du cinéma arabe à Paris en 1983, il a reçu le prix du meilleur film historique au Festival de Berlin la même année.
« ?La Zerda ou les chants de l’oubli ? », 1982, 60 minutes // Réalisation : Assia Djebar // Scénario : Assia Djebar, Malek Alloula // Musique : Ahmed Essyad // Production : Radiodiffusion-télévision algérienne (RTA).
Visionner le film :
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Les quatre autres épisodes
Épisode 1 – Assia Djebar, la soif d’indépendance
par Faïza Zerouala, 21 août 2023
Première fille à aller à l’école dans sa famille en Algérie colonisée, première femme maghrébine à intégrer l’École normale supérieure puis l’Académie française, Assia Djebar s’impose comme une figure majeure de la littérature française.
https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/210823/assia-djebar-la-soif-d-independance
Épisode 2 – Assia Djebar, « scripteuse » des femmes d’Algérie
par Faïza Zeroualda, 23 août 2023
Dans une œuvre à multiples facettes, au rythme des soubresauts de l’histoire de son pays natal, Assia Djebar a mis la lumière sur la vie des femmes algériennes et porté leurs voix. Elle a aussi dénoncé sans relâche les méfaits du colonialisme. Le tout lui a valu une pluie de critiques.
Épisode 3 – Assia Djebar, une cinéaste entravée
par Rachida El Azzouzi, 25 août 2023
Première écrivaine maghrébine à être élue à la prestigieuse Académie française, Assia Djebar s’est également imposée comme la première cinéaste maghrébine, à une époque où être femme constituait en soi un obstacle majeur en Algérie pour faire du cinéma.
https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/250823/assia-djebar-une-cineaste-entravee
Épisode 5 – Assia Djebar a des descendantes
par Rachida Ekl Azzouzi et Faïza Zeroualda, 28 août 2023
De nombreuses autrices algériennes portent aux nues Assia Djebar pour ce qu’elle a révolutionné et apporté dans le paysage littéraire, ainsi qu’au cinéma. Toutes regrettent qu’elle n’ait pas été davantage célébrée et reconnue dans son pays natal.
https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/280823/assia-djebar-des-descendantes
Lecture à l’IMA
Une lecture-hommage à Assia Djebar est proposée le 16 septembre à l’Institut du Monde Arabe à Paris :
Assia Djebar :