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« Hadjira, la ferme Ameziane et au-delà… »
vendredi 11 août 2023, par
Aujourd’hui, j’ai aimé « Hadjira, la ferme Amzeziane et au-delà… », de Claire Mauss-Copeaux
Il a fallu longtemps pour que Hadjira se souvienne de ses vingt ans. Jeune militante engagée dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, elle a été raflée chez elle, une nuit, par des parachutistes qui l’ont brutalement réveillée et emmenée à la ferme Ameziane, siège du CRA de Constantine, pour y être « interrogée », au moyen des méthodes que l’on sait…
Le 18 mai 2015 elle écrit à Claire Mauss-Copeaux, qui a entrepris de raconter son histoire : « Claire, tu as dû te rendre compte qu’il m’a été très difficile de raconter ces évènements. C’était la première fois que j’en parlais vraiment. De mon enfermement à la Ferme, ma mère et mes frères ont probablement eu quelque écho. Mon mutisme a découragé leurs questions. Ils ne voulaient pas raviver la douleur d’Ameziane ».
« Pourquoi me suis-je tue ? Par pudeur ? Je ne le crois pas… Le climat qui a prévalu ensuite dans mon pays peu après l’indépendance aura aussi certainement joué… Il y a des moments où je suis submergé par des vagues de détresse, où tout ce que j’ai subi à la Ferme remonte à la surface, où je n’ai qu’une envie, essayer d’oublier… »
Claire Mauss-Copeaux a attendu longtemps, très longtemps, avant qu’Hadjira, un jour, commence à parler. Au bout de multiples rencontres à Constantine, et au fil d’une correspondance suivie, Hadjira a pu enfin mettre des mots sur cette douleur qui la tenaillait, et raconter l’irracontable, l’ignominie de la torture.
Hadjira, La Ferme Ameziane et au-delà… Claire Mauss-Copeaux, Les Chemins du présent, 1956 – également disponible chez Claire Mauss-Copeaux (20 euros, frais de port compris) à l’adresse suivante : 212 chemin des Galinards 26 ?110 Nyons.
Ou : cmausscopeaux gmail.com
Par ce lien, une communication de Claire Mauss-Copeaux sur Hadjira, accessible sur le site academia.edu :
https://www.academia.edu/36860650/Hadjira_la_ferme_Ameziane_et_au_del%C3%A0_Essai_de_micro_histoire_empathique
Messages
1. Claire Mauss-Copeaux « Hadjira, la ferme Ameziane et au-delà… » , 14 août 2023, 20:23, par Marcel
A lire
Claire Mauss-Copeaux, Hadjira. La ferme Ameziane et au-delà..., Les Chemins du présent, 2017, 131 p., ISBN : 9782955963401.
https://journals.openedition.org/lectures/23100
Marcel
2. J’ai aimé, je partage ! « Hadjira, la ferme Ameziane et au-delà… » , 4 septembre 2023, 09:36, par LAGIER
J’habitais à Constantine la même rue qu’Hadjira et je connaissais bien son frère Kessali avec qui je jouais au foot
Claire Mauss-Copeaux m’a mis en contact avec Hadjira
Nous avons conversé au téléphone et évoqué le passé et les enfants de la rue de Valmy
Quand j’ai mentionné le nom d’une famille , Hadjira m’a aussitôt répondu : "" Non surtout pas ceux-là ils sont horribles ""
Pourquoi ? Notre rue était en impasse et à l’extrémité il y avait le mur d’enceinte du cimetière musulman .Lorsqu’il y avait un enterrement un des membres de cette famille sortait dans la rue avec une mitraillette et tirait sur les Algériens enterrant leur mort . Un jour un voisin a dit ((çà suffit comme cela pour aujourd’hui Charlie, arrête ))
Charlie n’a jamais été jugé , il a fini sa vie d’assassin paisiblement à Montargis
Un soir nous avons vu un algérien vêtu de son burnous surgir devant nous . Quand il a enlevé son burnous nous avons reconnu le commissaire de police du quartier Saint-Jean Il revenait de la ferme Améziane et il nous a dit (( les jeunes n’allaient pas traîner par là-bas c’est dangereux))
Il peut se passer des choses horribles à proximité de chez-vous vous n’en savez rien . La Ferme Améziane était situé à 800 m de chez Hadjira et de moi-même
A lire aussi de Jean-Luc Einaudi la ferme Améziane c’est aussi édifiant