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Soixante lycéens et lycéennes israéliens signent une lettre refusant leur conscription obligatoire dans l’armée israélienne

jeudi 14 janvier 2021, par Michel Berthelemy

Dans une Lettre aux lycéens et lycéennes, publiée le 13 janvier 2021, soixante étudiants israéliens expliquent pourquoi ils refusent leur conscription obligatoire dans l’armée israélienne, regrettant notamment que « le chemin sur lequel nous nous engageons dès l’enfance, celui d’une éducation enseignant la violence et la revendication sur le pays, atteint son point culminant à l’âge de 18 ans, avec l’engagement dans l’armée »

Voici le texte de la Lettre, suivi de leur appel à signature

Nous sommes un groupe d’Israéliens et d’Israéliennes de 18 ans, à la croisée des chemins. L’état israélien demande notre conscription dans l’armée. Elle est censée être une force de défense supposée sauvegarder l’existence de l’état d’Israël. En réalité, l’objectif de l’armée israélienne n’est pas de se défendre des armées hostiles, mais d’exercer son contrôle sur une population civile. En d’autres termes, notre engagement dans l’armée israélienne a un contexte politique et des implications. Il a des implications, d’abord et avant tout, sur les vies des Palestiniens qui ont vécu sous une violente occupation depuis 72 ans. De fait, la politique sioniste de violence brutale envers les Palestiniens et d’expulsion de leurs maisons et de leurs terres a commencé en 1948 et n’a pas cessé depuis. L’occupation empoisonne aussi la société israélienne – elle est violente, militariste, oppressive et chauvine. Il est de notre devoir de nous opposer à cette réalité destructrice en unifiant nos luttes et en refusant de servir ces systèmes violents – et tout d’abord le premier d’entre eux, l’armée. Notre refus de nous engager dans l’armée n’est pas l’acte de tourner notre dos à la société israélienne. Au contraire, notre refus est un acte témoignant de notre prise de responsabilité sur nos actions et leurs répercussions.

L’armée ne fait pas que servir l’occupation, elle est l’occupation. Pilotes, unités de renseignements, employés administratifs, soldats au front, tous exécutent l’occupation. L’un la fait avec un clavier, l’autre avec une mitrailleuse à un checkpoint. Malgré tout cela, nous avons grandi dans l’ombre de l’idéal symbolique du soldat héroïque. Nous avons préparé des paniers de nourriture pour lui pendant les grandes vacances, nous avons visité le tank dans lequel il a combattu, nous avons prétendu que nous étions lui dans les programmes pré-militaires du lycée et nous avons honoré sa mort lors de la journée de commémoration. Le fait que nous sommes tous accoutumés à cette réalité ne la rend pas apolitique. La conscription, tout comme le refus, est un acte politique.

Nous avons l’habitude d’entendre qu’il n’est légitime de critiquer l’occupation que si nous avons pris une part active dans son application. Comment ferait-il sens que pour protester contre la violence et le racisme systémiques nous devions d’abord faire partie du système d’oppression même que nous critiquons ?
Le chemin sur lequel nous nous engageons dès l’enfance, celui d’une éducation enseignant la violence et la revendication sur le pays, atteint son point culminant à l’âge de 18 ans, avec l’engagement dans l’armée. Nous avons l’ordre d’endosser un uniforme militaire tâché de sang et de préserver l’héritage de la Nakba et de l’occupation. La société israélienne a été construite sur ces racines pourries et cela est apparent dans toutes les facettes de la vie : dans le racisme, le haineux discours politique, la brutalité policière et bien d’autres choses.

La Lettre entière : https://www.aurdip.org/2021-lettre-aux-lyceens-et.html

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