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Arrestations, poursuites judiciaires, emprisonnements : la répression s’accentue en Algérie

jeudi 1er octobre 2020, par Michel Berthelemy

Pas de jour sans que soit réprimés, d’une manière ou d’une autre, un ou plusieurs actes de contestation ou de critique à l’encontre du pouvoir algérien.

Les condamnations et emprisonnements de militants et d’activistes se poursuivent à un rythme soutenu, alors que certains procès, attendus depuis des semaines, voire des mois, sont systématiquement reportés à des dates ultérieures,
Ainsi le lanceur d’alerte, Noureddine Tounsi, a été placé, le 19 septembre en début de soirée, par le tribunal d’Oran sous mandat de dépôt.
Il avait été arrêté deux jours auparavant. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), celui-ci est poursuivi pour les chefs d’inculpation de : « intelligence avec l’ennemi (avec des agents de pays étrangers) », « divulgation de secrets pour des étrangers », « outrage à magistrat (juges) » et « influence sur la justice en utilisant des publications (écrites) et vidéos ».
Le 18 septembre, Zakaria Boussaha a été condamné en appel (le procès s’est tenu le 16 septembre) par le tribunal de Annaba à douze mois de prison, dont huit mois ferme. Le parquet avait requis l’aggravation de la peine.

Selon le CNLD, on compte actuellement soixante-deux détenus d’opinion, répartis sur vingt-six wilayas. Alger vient en tête avec neuf détenus, suivie des wilayas de Bordj Bou Arréridj et Adrar avec sept détenus chacune. Beaucoup d’entre eux sont de jeunes militants ou activistes, dont des étudiants. Le plus ancien d’entre eux est l’étudiant Walid Nekiche, arrêté lors de la marche des étudiants du 26 novembre… 2019, c’est-à-dire depuis près de dix mois. Son procès n’a pas encore été programmé. Selon ses avocats, celui-ci est poursuivi pour « atteinte à la sécurité nationale » et « complot contre l’Etat ». Il y a aussi les cas de Walid Kechida et Abdellah Benaoum qui suscitent l’émoi au sein de l’opinion publique nationale. Plusieurs autres détenus, pour ne pas dire la majorité, sont poursuivis pour de similaires chefs d’accusation, à savoir « incitation à attroupement non armé » ou « atteinte à la sûreté de l’Etat ».
Militants, activistes, organisations de défense des droits de l’homme et partis politiques de l’opposition n’ont cessé de réclamer leur libération, leurs arrestations ayant été considérées injustes.

Preuve supplémentaire du malaise que vit actuellement la société algérienne, la recrudescence du phénomène haraga. Selon le Quotidien d’Oran du 27 septembre, les tentatives d’émigration clandestine ont pris, ces derniers temps, une ampleur sans précédent, avec leur lot de drames. Les garde-côtes multiplient leurs opérations pour le sauvetage et l’interception des ces harraga. En une dizaine de jours seulement, mille deux-cent quarante personnes qui tentaient d’émigrer clandestinement ont été interceptées et treize cadavres repêchés. Des chiffres inquiétants qui renseignent sur les proportions alarmantes que prend ce phénomène. Selon un bilan des différentes interventions des unités des garde-côtes, on saura que quelque sept-cent cinquante-cinq personnes qui tentaient de rejoindre l’autre rive de la Méditerranée ont été secourues par les forces navales entre le 20 et 25 septembre et ramenées sur la terre ferme, selon un bilan communiqué, hier, par le ministère de la Défense nationale (MDN). Trois autres harraga ont péri en mer après que leur embarcation ait chaviré. Leurs dépouilles ont été repêchées par les unités des garde-côtes.

Voir sur le site de Algeria Watch l’article de Abdelghani Aichoun, dans El Watan du 26 septembre 2020 :
https://algeria-watch.org/?p=74577
voir aussi : https://algeria-watch.org/?p=74594

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