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17 octobre 1961 : un crime d’État toujours pas reconnu par la France

dimanche 13 octobre 2019, par Michel Berthelemy

La sanglante répression de la manifestation algérienne du 17 octobre 1961 à Paris est aujourd’hui considérée comme un des événements clés de la guerre d’Algérie en France métropolitaine. Elle est en effet un révélateur du rôle décisif joué par les immigrés algériens durant le conflit, mais aussi du cynisme d’une raison d’État qui a occulté, sur le moment puis durant des décennies, l’ampleur du massacre auquel elle a donné lieu : des dizaines d’hommes sans armes – probablement bien plus – furent alors froidement tués dans la capitale par les « forces de l’ordre » (Jim House, in Histoire de l’Algérie à la période coloniale, éd. La Découverte et Barzakh, 2012).

Il faut préciser qu’à cette manifestation ne participaient pas seulement des hommes, mais aussi des femmes et des enfants qui en sont restés traumatisés. La violence a été extrême, des semaines durant les lieux d’internement ont été le théâtre de scènes d’horreur, les expulsions vers l’Algérie réalisées par avions entiers sous couvert de « retours aux douars d’origine »… Et tout cela dans une bonne conscience générale et le peu d’empressement de politiques ou d’organes de presse à révéler la vérité qui, peu à peu, et grâce à quelques personnalités comme Jean-Luc Einaudi, a pu se faire jour.

Cette année encore, comme chaque année, des rassemblements se tiendront à Paris et sa banlieue, ainsi que dans de nombreuses villes de France. En commémoration de cette tragédie. À Paris, à l’appel de plusieurs collectifs, associations, syndicats et partis politiques, on se retrouvera le jeudi 17 octobre à 18h sur le Pont Saint-Michel, où sont prévues des prises de paroles et un jet de fleurs symbolique, rappelant qu’ici on a noyé des Algériens.

Ci-dessous l’appel des organisateurs.