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17 octobre 1961, le massacre de la honte

mardi 3 octobre 2023, par Michel Berthelemy

. Le 17 septembre1961, à minuit et demi, Belaïd Allaoua, ving-nenf ans, regagne son domicile à Saint-Denis. Un carde police survient, des agents descendent. Belaïd, interpellé, ne fait pas attention. Deux balles l’abattent. Mort.
. Le 23 septembre, à 11 heures du soir, Tahar Saadani, à la fin de son dîner, sort prendre l’air devant chez lui à La Courneuve. Une patrouille de police tire. Sa femme et ses deux enfants, en Algérie, n’apprendront sa mort que deux semaines plus tard.
. Le 27 septembre, un groupe de policiers fait irruption dans un café algérien à Vanves, et emmène tous les consommateurs. Le patron, Ahmed Smaïl, tente de baisser son rideau de fer. Une rafale le couche sur le pavé.
. Le 8 octobre, à 15h30, devant le 53 quai Pompadour à Choisy-le-Roi, quatre inspecteurs arrivent dans une 403 pour opérer une rafle. Smaïl Lasmi, 23 ans, est là. « Lève les mains ! ». On le fouille. Il n’a qu’une carte de recensement, sa carte d’identité en instance d’attribution. Il commence à s’expliquer. Cinq balles le fusillent à bout portant.

Ces meurtres, et bien d’autres hélas, sont répertoriés dans l’ouvrage de Marcel et Paulette Péju, le 17 octobre des Algériens, paru aux éditions La Découverte en 2011.
La liste en est en effet interminable, qui mènera au 17 octobre, où des dizaines de milliers d’Algériens manifesteront pacifiquement de Nanterre à Paris, des Grands Boulevards au Quartier Latin, pour affirmer leur dignité et protester contre le couvre-feu décrété par le préfet de police de Paris, un certain Maurice Papon. La répression fut féroce, aveugle, meurtrière. Plusieurs centaines d’Algériens furent jetés dans la Seine, d’autres enfermés, massacrés, quand ils n’étaient pas expulsés par charters à destination de l’Algérie.
Chaque année, le 17 octobre rassemble dans plusieurs villes de France tous ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas oublier ce crime d’État.
A Paris, une commémoration sera organisée au Pont-Saint-Michel à partir de 17h30 .
Vous trouverez en PJ le texte de l’appel, signé par de nombreuses associations,

La répression du 17 octobre 1961 a fait l’objet de plusieurs ouvrages. Citons notamment :

 17 octobre 1961, de Jean-Claude Einaudi, et Elie Kagan pour les photos, Actes-Sud Solin, 2001
 Le 17octobre des Algériens, de Marcel et Paulette Péju, suivi de  La triple occultation d’un massacre  par Gilles Manceron, La Découverte poche, 2011
 Le 17 octobre 1961 par les textes de l’époque, Les Petits Matins, 2011
Parmi les films :
 Octobre à Paris, de Jacques Panijel, documentaire de 1961 interdit et projeté seulement en 2011
 Le Silence du Fleuve, de Agnès Denis et Mehdi Lallaoui, 1991
 Dissimulation d’un massacre, 17 octobre 1961, de Daniel Kupferstein, 2001
 Ici on noie les Algéeriens, de Yasmina Adi, 2011

En PJ, l’Appel signé par 67 organisations, dont la (4ACG), Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre

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