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Un courrier d’Alger, et un article sur le Festival de Vitrolles. « Association 4ACG contre le déni et l’oubli »

jeudi 17 octobre 2019, par Madeleine Binet

Madeleine et Jean-Marie Binet nous font part de ce message reçu d’un de leurs amis, Nacer, en déplacement en Algérie. À la suite de ses impressions personnelles, Nacer nous transmet un article paru dans le quotidien « Liberté » du 15 octobre, dont l’auteure Samira Bendris-Oulebsir a assisté au Festival Femme d’Algérie organisé notamment par Danièle Champeaux à Vitrolles, et qui lui a donné l’occasion de rencontrer la 4ACG et d’en exposer les objectifs.

Nacer, Alger, le 6 octobre :
Bonjour mes amis,
La situation en Algérie se détériore de plus en plus. Les droits les plus élémentaires des citoyens ne sont plus respectés. Les arrestations pour des motifs aussi fallacieux que le port d’un tricot avec l’emblème berbère se multiplient. Beaucoup de membres actifs de la révolution du sourire sont déjà en prison. Nous n’avons pas connu pareille restriction des libertés depuis l’ère du despote Boumediene. je n’ose même pas écrire ce qui me fait mal au risque d’être accusé d’ « ?intelligence avec l’ennemi ? ». Les jeunes après avoir espéré un changement pendant plus de trente semaines, reprennent le chemin de l’exil. Certains optent pour les voyages organisés avant de s’enfuir, d’autres mettent carrément en péril leur vie en traversant la Méditerranée sur des barques de fortune.
Nacer

Article paru dans « Liberté » quotidien algérien, daté du 15 octobre 2019

Association 4ACG contre le déni et l’oubli

Témoigner de l’histoire pour sauvegarder la mémoire

Samira Bendris-Oulebsir

Pour la commémoration du 58 ? anniversaire du 17 octobre, un rassemblement est prévu avec de nombreuses autres associations sur le pont Saint-Michel à Paris “où sont prévues des prises de parole et un jet de fleurs symbolique, rappelant qu’ici on a noyé des Algériens”.

À la veille de la commémoration des massacres du 17 octobre 1961, il est nécessaire que des rappels de l’Histoire se fassent des deux côtés de la Méditerranée pour dire tout le mal que causent ces guerres impitoyables qui déciment des populations entières et spolient leurs biens et leurs terres. Et ce fut le cas en Algérie où la colonisation française a fait ravage. Aujourd’hui en France, des associations ont été créées pour rappeler ces faits et témoigner de ces atrocités. L’association 4ACG (Anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre), rencontrée à Marseille, partenaire du festival “Femme d’Algérie”, en fait partie.

Ce sont “quatre anciens appelés en Algérie” qui se sont regroupés au départ pour “transmettre cette mémoire aux jeunes générations”, nous diront-ils. Et d’ajouter : “À cette époque, nous, les gars du contingent, nous n’avons rien dit. Nous n’avons pas eu le courage de hurler notre désaccord au monde. Aujourd’hui, bien que percevant de modestes retraites, nous avons décidé de refuser pour nous-mêmes la pension liée à la retraite du combattant et de la reverser à des populations qui souffrent de la guerre ou à des organismes qui œuvrent pour la paix.”

C’est ainsi que cette association très active en Algérie (et en Palestine), contribue et finance quelques projets socioculturels tel ce partenariat avec l’association Bédé du village de Tazia en Kabylie où depuis 2005 elle participe à la réhabilitation et au développement, notamment dans le domaine agricole par des appuis techniques et des formations, ou encore au niveau de Corso, dans la région de Boumerdès, et ce, depuis 2008, où elle a aidé “Espace-Enfance-Culture” à équiper un centre créé par des femmes bénévoles à l’intention des familles touchées par le séisme de mai 2005 et à s’impliquer dans des actions de soutien scolaire en organisant des excursions et des spectacles. 4acg est également présente à Constantine en contribuant avec l’association Wafa depuis 2011 à la création d’un centre d’aide par le travail (atelier d’apprentissage en pâtisserie) destiné à de jeunes autistes afin de “garantir le droit des personnes en difficulté mentale à s’intégrer à la vie sociale et professionnelle” ; elle est aussi active avec SOS Bab El-Oued dans son projet “Espace Culture”, un centre pluridisciplinaire ouvert aux jeunes qui les sensibilise à la citoyenneté, les aide dans leur scolarité et leur assure des formations dans l’art ou dans l’audiovisuel.

À l’actif de cette association également de nombreux ouvrages dont « ?Guerre d’Algérie, guerre d’indépendance ; Paroles d’humanité ? » et des réalisations filmiques notamment « ?Retour en Algérie ? », « ?En finir avec la guerre ? » ou encore « ?Troufions ? ». Et pour revenir à l’objectif premier qui est de témoigner et surtout “éveiller la vigilance des jeunes par un travail de mémoire et de transmission de ce que ses membres ont vécu, notamment des dérives et abus commis pendant la guerre d’Algérie”, de multiples rencontres sont organisées à l’occasion d’événements-phares de notre Révolution tels le 8 mai 45 qui a vu des populations entières décimées ou encore le 17 octobre 61 qui n’a pas encore révélé toutes ses atrocités. 

À cette occasion justement, et en commémoration du 58 ? anniversaire de cette tragédie, un rassemblement est prévu avec de nombreuses autres associations le 17 octobre prochain à 18h sur le pont Saint-Michel à Paris “où sont prévues des prises de parole et un jet de fleurs symbolique, rappelant qu’ici on a noyé des Algériens”. 

Samira Bendris-Oulebsir

Source :
https://www.liberte-algerie.com/culture/temoigner-de-lhistoire-pour-sauvegarder-la-memoire-326028/print/1

édité par G. C.

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