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Un an après l’offensive meurtrière d’Israël, où en est Gaza ?

samedi 12 septembre 2015, par Michel Berthelemy , François Nutchey

L’organe de l’Onu chargé du développement et du commerce alerte sur la situation dans les Territoires palestiniens, et plus particulièrement dans la bande de Gaza qui pourrait devenir "inhabitable d’ici à 2020".

L’ensemble des Territoires palestiniens occupés (Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est) a connu une récession économique en 2014, la première depuis 2006, constate le rapport annuel de la Cnuced - l’organe de l’ONU chargé des questions de développement et de commerce - sur son assistance au peuple palestinien. 
La bande de Gaza est particulièrement touchée et "pourrait devenir inhabitable d’ici à 2020 si les tendances économiques actuelles persistent" ces cinq prochaines années, s’alarme le rapport. 

Blocus et opérations militaires

Une combinaison de facteurs ont conduit à cette situation, explique la Cnuced :
huit années de blocus économique et trois opérations militaires en six ans ont anéanti la capacité de Gaza d’exporter et de produire pour son marché intérieur, ruiné ses infrastructures déjà très affaiblies, empêché sa reconstruction et sa reprise économique
Le blocus imposé par Israël à la bande côtière de Gaza, depuis la capture en juin 2006 d’un de ses soldats, libéré en 2011, a entraîné "l’arrêt de nombreuses activités économiques et une perte d’emplois massive", précise l’Onu. 
Entre 2008 et 2014, trois opérations militaires ont aggravé la situation économique. Le rapport de la Cnuced indique que le montant des pertes directes qui en résultent représente près de trois fois celui du PIB de Gaza.

Un taux de chômage qui s’élève à 44%

Le rapport évalue à 44% le taux de chômage à Gaza en 2014, un record. Le manque d’emplois touche particulièrement les femmes : huit sur dix sont sans emploi. Pour la Cnuced, "la situation économique des Palestiniens qui vivent à Gaza est pire aujourd’hui qu’il y a 20 ans". Depuis 1994, le PIB par habitant a chuté de 30%. 
Le secteur agricole a été particulièrement touché par l’opération militaire israélienne Bordure protectrice, en 2014, avec "des pertes d’un montant de 550 millions de dollars", rapporte la Cnuced.

L’une des plus fortes densités au monde

Mais les questions économiques ne sont pas les seules à rendre difficile la vie des Gazaouis. Pour les économistes de l’ONU, "les conséquences sociales, sanitaires et sécuritaires de la forte densité démographique et du surpeuplement figurent au nombre des facteurs qui risquent de faire de Gaza un lieu invivable d’ici à 2020". 
La Bande de Gaza est en effet un territoire exigu de 362 km2, où s’entassent 1,8 million de Palestiniens. La densité de population dépasse les 3 300 habitants au km2 soit l’une des plus élevées au monde. 
L’opération Bordure protectrice, qui a fait en juillet-août 2014 plus de 2 200 morts côté palestinien et plus de 70 côté israélien, a aggravé la situation puisqu’un demi-million de personnes ont été déplacées et 20 000 logements ont été partiellement ou entièrement détruits. 
Le rapport s’alarme également de l’insécurité alimentaire qui touche désormais 72% des ménages et affirme que "la situation socio-économique est à son point le plus bas depuis 1967".

La Cnuced dresse un tableau pessimiste de l’avenir puisque les perspectives pour 2015 sont "peu encourageantes en raison de l’instabilité des conditions politiques, de la réduction des flux d’aide, de la lenteur de la reconstruction à Gaza et des effets persistants de la retenue par Israël des recettes douanières palestiniennes au cours des quatre premiers mois de 2015". 

voir le texte complet du rapport de la CNUCED sur ce lien :
http://unctad.org/meetings/fr/SessionalDocuments/tdb62d3_fr.pdf

L’association France-Palestine, par l’intermédiaire de François Nutchey, propose un point de vue sensiblement différent sur la situation. Le voici, sous forme de synthèse d’un article paru le 17 août dans le journal israélien Ha’Aretz, sous la plume de Zvi Bar’el

Un espoir pour GAZA ?

Des rumeurs, non sans fondement, sur un accord entre l’Etat hébreu et le mouvement islamiste à Gaza courent depuis plusieurs semaines.
Le journal gazaoui, Al-Risala, confirme les entretiens entre Yasin Aktay, conseiller du Premier ministre turc et Khaled Meshal, chef du bureau politique du Hamas, sur le problème des relations avec Israél.
Il est évoqué la création d’une route maritime entre Chypre et Gaza où un nouveau port serait construit, financé par le Qatar et l’Arabie Saoudite. Le Djihad islamiste palestinien serait disposé à intégrer cet accord.
L’Arabie Saoudite cherche à se renforcer face à l’Iran, le Hamas revenant dans le giron saoudien après avoir été le protégé de l’Iran. L’accord ne contraint pas Israél à suspendre la construction de colonies ni à évacuer les territoires occupés. Il permet, pour Israél, de mettre fin au blocus, mal supporté par l’opinion internationale et, en dopant l’économie gazaouie, de distendre les liens entre les deux formations palestiniennes.
Seront perdants le reste de la Palestine, le Fatah et l’Autorité palestinienne.

Sur ce thème, on peut voir ou revoir l’article de Stanislas Hutin :

Voyage en Palestine occupée : le carnet de route de quatre visiteurs atterrés

http://www.4acg.org/Voyage-en-Palestine-occupee-le-carnet-de-route-de-quatre-visiteurs-atterres

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