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Respect des droits de l’homme en Algérie : les associations montent au créneau

lundi 19 juillet 2021, par Michel Berthelemy

En cette période de répression violente du pouvoir algérien, les associations de défense des droits humains commencent à se faire entendre. Le Collectif des familles de disparus et SOS Disparus s’expriment ci-dessous.

Nouri N. El Watan, 13 juillet 2021

Un mois après la diffusion de l’entretien accordé à Al Jazeera par le chef de l’Etat, deux organisations, le Collectif des familles des disparus (CFDA) et SOS Disparus, réagissent en apportant la contradiction et donnent leur version concernant le respect par l’Etat algérien de ses engagements internationaux liés à la question des droits de l’homme.
À ce sujet, Abdelmadjid Tebboune a été catégorique en affirmant au journaliste de la chaîne qatarie que « l’Algérie est un pays qui respecte les lois et, surtout, les lois internationales » et que « l’Algérie n’a jamais fait un écart d’un millimètre sur les lois internationales », et « nous écoutons et obéissons à l’Organisation des Nations unies. »
Il n’en est rien, affirment les deux organisations qui rappellent, dans un communiqué daté du 7 juillet, que « le Comité des droits de l’homme de l’ONU a, à ce jour, condamné l’Algérie à plusieurs reprises pour des affaires de disparition forcée où il a été prouvé que l’Algérie a violé de nombreuses dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), ayant notamment trait au respect de l’ensemble des droits garantis par le PIDCP (article 2), au droit à la vie (article 6), à l’interdiction de la torture et aux traitements cruels, inhumains et dégradants, au droit à la liberté et la sécurité de sa personne (article 9) et au droit à la reconnaissance de sa personnalité juridique (article 16). »
SOS Disparus et le CFDA, dont la présidente Nacera Dutour est mère d’un jeune disparu dans les violences des années 1990, ne perçoivent aucun changement de politique depuis le départ de Bouteflika et l’avènement de « l’Algérie nouvelle », et considèrent que « l’Algérie, au grand dam de son peuple, est un pays où l’État de droit n’a jamais existé.
La corruption endémique, la culture de l’impunité et l’autoritarisme minent l’Algérie depuis son indépendance, sans oublier la folie meurtrière qui s’est emparée de l’Algérie dans les années 1990, qui a fait des milliers de disparus et dont les proches sont confrontés au deuil impossible et le déni de leur droit fondamental à la justice et à la vérité ».
Dans le même document, dont El Watan détient une copie, les deux organisations s’appuient sur les rapports critiques établis par les instances internationales sur la situation en Algérie pour consolider leur point de vue.
« Ces derniers mois, l’Algérie a été épinglée à de nombreuses reprises par les Nations unies, notamment par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme en mars 2021, s’agissant des violations des droits humains dans le cadre du hirak, avec la multiplication des détentions et des condamnations arbitraires à l’encontre de militants pacifiques. »
À ce titre, il est rappelé, entre autres engagements, que l’Algérie a ratifié le PIDCP qui consacre la liberté d’expression (article 19) ainsi que le droit d’association (article 22) pour toute personne, droits reconnus dans la Constitution algérienne.
Constatant ce qui est qualifié de « fuite en avant du régime algérien », le CFDA et SOS Disparus demandent à Abdelmadid Tebboune de « réellement obéir à l’Organisation des Nations unies en faisant appliquer les recommandations du Comité des droits de l’homme et de l’examen périodique universel afin que la lumière sur le sort de tous les disparus soit faite », conclut le communiqué. 

https://www.elwatan.com/edition/actualite/la-reponse-du-cfda-et-sos-disparus-13-07-2021

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