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Réflexions sur le voyage de trois jours du président Macron en Algérie

samedi 3 septembre 2022, par Michel Berthelemy

Du 25 au 27 août, une importante délégation française, emmenée par Emmanuel Macron, s’est rendue en Algérie à l’invitation du président algérien Abdelmadjid Tebboune.

On retiendra qu’entre les deux présidents Tebboune et Macron, et leur imposant cortège, beaucoup de choses ont pu être dites durant cette visite de trois jours en Algérie. Principalement sur les questions mémorielles, l’état des relations diplomatiques et les échanges commerciaux. Les ressources énergétiques dont dispose l’Algérie sont en effet les bienvenues à un moment où la France voit venir la disette en matière de gaz et de pétrole…

Où était la jeunesse pendant ces trois jours ?
Tous ces sujets sont évidemment importants, mais on aurait aimé davantage, par exemple concernant le rapprochement entre nos deux peuples. A part une démonstration de break dance à Oran, la jeunesse paraît avoir été un peu délaissée durant ces trois jours de discussions. L’avenir de nos relations bilatérales ne passe-t-il pas par les jeunesses algérienne et française ? La tribune publiée dans la presse à la veille du voyage du président de la République aurait pu, semble-t-il, inspirer nos gouvernants (1). Initiée par SOS Racisme et signée par un certain nombre de mouvements et d’associations, dont la 4ACG, cette tribune contenait en germe la création d’une forme d’Office franco-algérien de la jeunesse, en référence à l’Office franco-allemand bien connu sous le nom d’OFAJ. Car encore une fois, tout avenir, c’est une lapalissade, passe par la jeunesse.
Azouz Begag, sociologue et ancien ministre, le soulignait dans Libération daté du 26 août : plutôt que « de rester embourbé dans des propos sur la rente mémorielle, il vaut mieux préparer l’avenir de la relation franco-algérienne avec la jeunesse ». Surtout lorsqu’on sait qu’en France, 39 % des jeunes entre 18 et 25 ans ont au moins un membre de leur famille concerné par la guerre d’Algérie (2). « L’histoire, confie l’un de ces jeunes, doit être racontée de manière plus factuelle Il faut que le deuil soit fait, qu’on réussisse à en parler normalement ». Comme le souligne cet autre étudiant : « je préfère me focaliser sur les belles collaborations entre nos deux pays, car je suis le fruit de l’amour entre la France et l’Algérie ».
Dommage que les considérations économiques aient pris le pas sur ces élans de la jeunesse !
Mais ne désespérons pas, le combat pour la fraternité continue, et la 4ACG, pour sa part, compte bien y apporter sa contribution !

Michel Berthelémy

(1) http://www.4acg.org/Laissez-les-jeunes-de-vos-pays-se-rencontrer-Laissez-leur-inventer-une-nouvelle
(2) Les jeunes et la guerre d’Algérie, de Paul-Max Morin, , PUF 2022

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