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Paris s’est souvenu du 17 octobre 1961

samedi 21 octobre 2023, par Michel Berthelemy

Comment oublier ce qu’il s’est passé le 17 octobre 1961 et les jours suivants à Paris et dans la région ?

Beaucoup étaient venus, à l’image d’une dizaine de membres de la 4acg, pour que la mémoire du massacre perpétré par la police parisienne ne s’efface pas. N’en déplaise à ceux qui auraient volontiers passé l’éponge ? Après de multiples échanges entre les organisateurs et la Préfecture, qui interdisait que la manifestation se fasse comme à l’habitude sur le Pont Saint-Michel, le représentant de la Préfecture a finalement autorisé le rassemblement… sur la Place Saint-Michel, à quelques mètres de l’endroit d’où avaient été jetés des dizaines d’Algériens dans la Seine.

Dans son intervention, Olivier Le Cour Grandmaison n’a pas manqué d’épingler les arguments de la Préfecture, qui justifiait sa décision par des raisons de sécurité et de troubles possibles à l’ordre public. Argument fallacieux, la mairie de Paris ayant le matin même organisé un hommage aux victimes de la répression à l’endroit précis où était prévu notre rassemblement. Olivier Le Cour Grandmaison a souligné une certaine continuité entre l’interdiction de manifester faite aux Algériens en 1961, et la même interdiction qui frappe aujourd’hui les soutiens de la Palestine. À noter que le lendemain, le Conseil d’État suspendait l’arrêté d’interdiction ministériel.

Gilles Manceron, quant à lui, a révélé que de nouvelles recherches ont permis d’en savoir un peu plus sur la chaîne de commandement du pouvoir de l’époque. Jusqu’à ce jour, il était entendu que la responsabilité du drame reposait sur le seul Maurice Papon. Or, des investigations novelles font partager largement les responsabilités. Papon a certes donné l’ordre, mais on oublie qu’il avait des supérieurs, en l’occurrence Roger Frey, ministre de l’Intérieur, Michel Debré, Premier ministre et le chef de l’État, le général de Gaulle. Si ces hauts responsables politiques n’avaient pas été d’accord avec l’action de Papon, il est possible que les évènements n’auraient pas revêtu un caractère aussi tragique.

Plusieurs autres intervenants ont pris la parole, interrompus un moment par un petit groupe d’Algériens partisans du régime actuel, qualifiant certains organisateurs algériens de « traîtres ».

Après un lancer de fleurs dans la Seine, les participants se sont dispersés dans le calme peu avant 20h00.

Michel Berthelemy

lire le reportage de l’hebdomadaire Politis « Le passé colonial est terrible et on ne peut même pas parler de nos morts » : https://www.politis.fr/articles/2023/10/le-passe-colonial-est-terrible-et-on-ne-peut-meme-pas-parler-de-nos-morts/

une vidéo sur la commémoration du 17 octobre à Besançon :

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