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Non au Salon de l’armement en France ! (Eurosatory)

vendredi 1er juin 2018, par Gérard Webmestre

Vous trouverez en bas de page une version de ce texte en langue anglaise, et une autre en version arabe,

Le Salon de l’armement Eurosatory (ou DSEI en anglais), actuellement le plus important salon international de l’armement dans le monde, se tient en Seine-Saint-Denis, en France (années paires), tandis qu’il a lieu en Angleterre aux années impaires. Il s’agit au niveau mondial, de l’un des espaces les plus importants de la capitalisation sur la guerre, sur la militarisation des frontières et sur la répression des populations.

En 2018, le Salon aura lieu du lundi 11 au vendredi 15 juin, au Parc des Expositions de Villepinte. Il est organisé par le COGES, soit le commissariat général rattaché au Groupement des industries de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres (GICAT). Le COGES est dédié à la promotion internationale de l’industrie française d’armements terrestres & aéroterrestres et de ses filières. Cette édition 2018 promet d’être "extraordinaire", avec notamment l’inauguration d’un nouveau hall de 8 130 m2 pour l’occasion.

À Eurosatory, se rencontrent des délégations de plus de 55 états producteurs et acheteurs d’armes - notamment des états impérialistes et colonialistes comme la France, les États-Unis ou encore Israël. Ces délégations rencontrent les représentants de plus de 1500 entreprises d’armement, dont une bonne part d’entreprises françaises. La visée de ce "salon" présenté comme voué à la "défense et la sécurité" est d’exposer, promouvoir, vendre et se fournir en technologies de pointe de guerre et de surveillance. Avant la tenue du salon, un banquet fête les contrats signés ou à venir, dans l’indifférence la plus absolue aux conséquences, sur la vie et la survie de millions de personnes dans le monde, de la production et de la circulation d’armes, qui a atteint aujourd’hui un niveau inégalé depuis la fin de la guerre froide.

Ces armes et ces équipements de meurtre, de surveillance et de répression sont ceux-là mêmes qu’on retrouve dans les mains de l’Arabie Saoudite, premier acheteur de la France, pour tuer au Yémen (depuis mars 2015, près de 10.000 morts, 55.000 blessés, 3 millions de déplacés et des millions d’adultes et d’enfants souffrant de malnutrition aiguë).

Ce sont les armes promues au salon comme "efficaces sur le terrain" (une garantie marchande), après avoir été testées au cours des interventions impérialistes de la France en Afrique subsaharienne (comme les avions Rafale au Mali, avant leur vente au Qatar) ou durant les agressions coloniales d’Israël en Palestine (à l’exemple des armes dont Israël a approvisionné la Birmanie en plein génocide des Rohingyas). L’image d’Israël, en tant que "modèle" de politique sécuritaire est valorisée dans le cadre du salon.

Les armes utilisées lors d’interventions impérialistes et par les dictateurs d’états fournis en technologie de pointe, sont les mêmes qu’on retrouve déployées aux frontières de l’Europe, contre les exilés fuyant ces conflits, notamment aux mains du "Corps européen de garde-frontières et de garde-côtes" (ex-Frontex).

Ce sont les armes policières qui violentent, violent et tuent les populations issues de l’immigration, constituées en "classes dangereuses" dans les quartiers populaires. C’est l’appareil prétendument "sub-létal" qui est tourné contre nos mobilisations contre la casse sociale sur tous les fronts, dans la rue, dans les universités, sur la ZAD ; ce sont les armes qui sont au cœur de l’appareil de l’État d’urgence, armes policières qui, légitimement gardées en dehors des temps de service depuis 2015, ont déjà fait de nombreuses victimes parmi les conjointes des policiers.

Depuis le début de l’état d’urgence, la politique française utilise "la menace terroriste" pour mieux vendre ses armes, tant aux dictateurs qui prétendent lutter contre le terrorisme en massacrant leurs populations que, directement ou indirectement, à des factions armées telles que l’État Islamique en Syrie et Boko Haram au Cameroun.

C’est ce même prétexte qui justifie la grande présence militaire française et son ingérence dans les politiques internes des anciennes colonies, des pays de la Françafrique, et partout où le gouvernement français a des intérêts ; où paternalisme et ingérence sont déployés pour protéger et sécuriser les ressources stratégiques, sous couvert de lutte anti-terroriste.

En 2017, selon IHS Markit, la France a réalisé 5,2 milliards de dollars de livraison d’armes, devenant le troisième marchand de mort mondial après les États-Unis et la Russie, à peu près de même importance que la Chine. Dans le budget voté pour 2018 et prélevé de nos contributions, la Défense (32,44 milliards d’euros) se voit accorder un montant vingt-six fois plus élevé que la Santé (1,24 milliards d’euros). La hausse annuelle prévue pour le budget de la défense (soit 1,7 milliards) est à elle seule supérieure à ce dernier budget.

Simultanément, et malgré les dénonciations récurrentes de l’absence de transparence et de légalité des opérations françaises (à l’exemple de l’opération Chammal en Iraq puis en Syrie), le nombre de morts civiles résultant de ces opérations est laissé dans l’ombre. Selon de nombreuses sources, telles qu’Airwars ou l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme), les bombardements de la coalition anti-EI dont fait partie la France ont tué des milliers de non-combattants.

Nous nous opposons fermement à la tenue de ce "salon" aux morts en France, qui plus est sur le territoire de la Seine-Saint-Denis où tant de destins issus de la colonisation et de l’impérialisme, de la migration et de l’exil convergent.

À l’appel de : Militantes anti-impérialistes qui ont participé à la mobilisation de 2016 contre la tenue du salon, ainsi qu’à des mobilisations similaires à Londres (où le salon se tient un an sur deux).

Signataires :

MWASI collectif afroféministe ; BDS France ; FRAP (Front de Lutte Antipatriarcal de la CGA) ; Collectif Vies Volées ; Comité Vérité et Justice pour Lamine Dieng ; Comité Vérité et Justice pour Adama ; Collectif Urgence Notre Police Assassine ; Association CongoActif ; Collectif Asiatique Décolonial ; UJFP (Union Juive Française pour la Paix) ; Le Mouvement des Femmes Kurdes en France ; Activism for Syria - France ; Collectif La Chapelle Debout ! ; Terre et Liberté pour Arauco ; Collectif Paris-Ayotzinapa ; Comité Montreuil Palestine ; Association Palestine 13 - Marseille ; AFPS - 63 ; AFPS Fontenay-sous-Bois ; AFPS-Gennevilliers ; Cases Rebelles ; Groupe LOCs (Lesbiennes of Colors) ; QTR (Queers et Trans Révolutionnaires) ; RAP (Riposte Antiraciste Populaire) ; Acceptess-Transgenre ; CGA (Coordination des Groupes Anarchistes) - Région Parisienne ; CEDETIM-IPAM (Centre d’Etudes et d’Initiatives de Solidarité Internationale) ; CLAQ (Collectif Trans-Pédé-Bi-Gouine) ; NRJKIR (Paris 8) ; Collectif Palestine 12 - Millau ; ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France) ; Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Palestine ; Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient ; PIR (Parti des Indigènes de la République) ; Sortir du Colonialisme ; ENSEMBLE ! (Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire) ; Association Larzac - Solidarités ; Écologie Sociale ; Association CANVA (Coordination de l’Action Non-Violente de l’Arche) ; UPC 63 (Université Populaire et Citoyenne du Puy-de-Dôme) ; UNEF Auvergne.

Angela Davis, Omar Slaouti, Nacira Guénif-Souilamas, Françoise Vergès, “des occupant.e.s de la ZAD de NDDL”, Karim A., Miren Abdeldjebar, Bernadette Ait Lahsen, Françoise Alamartine, Chantal Ampeau, Boris Atrux, Chloé Aubert, Thamy Ayouch, Jean-Claude Bauduret, Sarah Benichou, Djamal Benmerad, Jeannine Bigrat, Michel Bilis, François.e Blanchon, Edgar Blaustein, Marith Bonnenfant, Jean Claude Bonnet, Marie Françoise Bontemps, Marion Bordessoulles, Maguy Borrás, Edith Boulanger, Rachida Boumedine, François Bourgoint, Christian Bousquet, Renée Bouverot, Francoise Bouvier, Michèle Bouyge, Lise Bouzidi Vega, Simeon Brand, Claire Britten, Jean Yves Brulebois, Maurice Buttin, Giovanna Buompane, Maryse Camborde, Louise Chapa, Ninou Chapouly, Nawel Cheriette-Souat, Yves Chilliard, Anaïs Choulet, Sabine Cornille, Geneviève Coudrais, Christiane Court, Guy Daviaud, Annette Davis, Marie-Madeleine de Goër de Herve, Corinne De Lacroix, Julie De Sousa, Laurent De Wangen, Christian Delarue, Annélie Delescluse, Dominique Delort, Christine Delphy, Lou Depreaux Kraviec, Desbois, Emilienne Di-Léta, Patrice Di-Léta, Noly Dominique, Sonia Doysié, Alain Drach, Christian Drouet, Geneviève Durand, Jérôme Duval, Jeanne El Ayeb, L. El Omari, Bouchra Elyazali, Lucas Fabreguettes, Canha Fernandes Catarina, Pierrette Florence-Fléchais, Joëlle Fontaine, Jean-Jacques Franckel, Mth Franckel, Marie-Paule Fristot, Gabarron-Garcia, Michel Gaggero, Marylène Gauvin,Céline Geffroy, Marie Gérôme, Chiara Giacco, Claude Gillet Colart, Godener, Odette Granjon, Jean-Guy Greilsamer, Vincent Guerpillon, Eliane Guiery, Georges Gumpel, Hainaux, Ludovic Harsant, Odile Hélier, Elisabeth Heller, Michael Hoare, Karine Hoffmann, Alix Hugonnier, Abry J, Mireille Jacobi mère, Claude Jamet, Fabienne Janneau, Yves Jardin, Marie-Christine Julhes, Nicole Kahn, Mariama Keita, Karina Knight, Grégory Kotoy, La Rosa, Lafran, Jean Marie Landrin, Lazreg, Noé Le Blanc, Brigitte Le Brigand, Marie Le Guern-Herry, Amélie Le Renard, Mai Le Thuy, Roland Lebeau, Michel Ledrogo, Cathy lefebvre, François Lequy, Christian Mahieux, Malnis, Jean Claude Marchais, Jean-Pierre Martin, Constance Mendez-Harscouët, Joëlle Mollot, Paul Monmaur, Marie-Odile Mougin, Catherine Moulin, Maryse Mouveroux, Robert Nazarian, Catherine nguyen, Simone Nottrel, Pascale Obolo, Pascale Obono, Josiane Olff-Nathan, Perrine Olff-Rastegar, Sharone Omankoy, Béatrice Orès, Claire Paque, Jeanne Parreau, Christiane Passevant, Jean- Yves Peillard, Denise Peillon, Colette Pelissier, Cécilia Perrin, Jean-baptiste Petit, Andrée Pierre, Bernard Pignault, R. Plante, Axelle Playoust- Braure, Christopher Pollmann, Marie Jo Pothier, Valérie Pouzol, Pierre Prades, Pierre Prouveze, Magali Quoizola, Jocelyne, Rajnchapel-Messaï, Asha Rawat, Gianfranco Rebucini, Bruno Richard, Jean Baptiste Rieunier, Victoria Rire, Nicole, Roger, Martine, Roussel, Thierry Schaffauser, Sonia Taleb, Pierre Thivend, Roberte Tortet, Nelly Trumel, Vallet, Marie-Joëlle Vandrand, Jean-Paul Vanhoove, Isabeau Veidt, Nicole Vergnes, Jean Louis Vey, Monique Vincent, Gilberte Wable, Claire Wery, Agnes Wurth, Mira Younes, Aueto, Bernard, Bouyge, Bruxelles, Calderon, Calmon, Camille, De Bona, Fyot, Ghili, Jacques, Martin, Mona, Périssé, Samin, Simon, Sotton.

English version

NO TO THE ARMS FAIR IN France !

The Eurosatory Arms Fair (or DSEI, Defence and Security Equipment International in English) - currently the largest international arms exhibition in the world - is held in Seine-Saint-Denis, France every other year, while it takes place in England in the odd years. On a global level, it is one of the most important event of capitalization on war, of militarization of borders and of population repression.

In 2018, the show will take place from Monday 11th to Friday 15th June, at the Parc des Expositions in Villepinte. It is organized by COGES, a wholly owned subsidiary of the French Land and Airland Defense and Security Industries Association GICAT. COGES is devoted to promoting French land and airland Defense and Security industries and their sectors worldwide. The 2018 edition of Eurosatory will be particularly important and will include the inauguration of a new 8,130m2 hall.

During the Eurosatory Fair, delegations of over 55 arms-producing states and weapons purchasers meet - including imperialist and colonialist states such as France, the United States or Israel. Those delegations meet the representatives of over 1,500 arms companies, including a large number of French companies. The aim of this fair, which is described as dedicated to “defense and security”, is to exhibit, promote, sell and provide advanced warfare and surveillance technologies. Before the fair, a banquet celebrates ongoing and future contracts, in the most absolute indifference to the consequences of the production and circulation of weapons - which has reached an unparalleled level since the end of the cold war - on the life and survival of millions of people globally.

These weapons and equipment of murder, surveillance and repression are the same ones that are found in the hands of France’s first buyer, Saudi Arabia, to kill in Yemen : since March 2015, there have been nearly 10,000 dead , 55,000 injured, 3 million displaced and millions of adults and children suffering from acute malnutrition.

The weapons promoted at the show are the same ones that were declared "effective on the ground" - a market guarantee - after having been tested during France’s imperialist interventions in sub-Saharan Africa (such as the Rafale planes that were tested in Mali, before being sold to Qatar) or during Israel’s colonial aggressions in Palestine (such as the weapons that Israel supplied Burma in the midst of the Rohingya genocide). During the previous arms fairs, Israel was promoted as "exemplary" in terms of security policies.

These equipment, used during imperialist interventions and by dictators provided in advanced deadly technologies, are the same ones that are deployed at the borders of Europe against refugees - especially in the hands of the “European Border and Coast Guard Agency or EBCG (ex Frontex).

These weapons are the weapons of the police ; the same ones that violate, rape and kill populations of immigrant origin, presented as "dangerous classes" in the French suburbs. They are also the so-called "sub-lethal" apparatus that is turned against our mobilizations opposing the destruction of social gains on all fronts : in the streets, in our universities, at the ZAD (Zone to Defend). These are the weapons that are at the heart of the "State of Emergency" apparatus.

These police weapons that may legally be kept outside working hours since 2015 have already claimed many victims among police spouses.

Since the beginning of the "State of Emergency", French policies have been using the "terrorist threat" to sell its weapons both to dictators who claim to fight terrorism by massacring their populations, as well as, directly or indirectly, to armed factions such as the Islamic State in Syria and Boko Haram in Cameroon.

The same pretence is used to justify French military presence and its interferences in the internal policies of former French colonies in Sub-Saharan Africa, and wherever the French government has interests ; where paternalism and interventionism are deployed to protect and secure French strategic resources under the guise of counter-terrorism.

In 2017, according to IHS Markit, France has made $ 5.2 billion worth of arms delivery, becoming the third largest global death trader after the United States and Russia, along with China. In the budget voted for 2018 and deducted from our contributions, Defense (32.44 billion euros) was granted twenty-six times more than Health (1.24 billion euros). The annual increase projected for the Defense budget (1.7 billion) alone is greater than the Health budget.

Simultaneously, and despite repeated denunciations of French operations lack of transparency and legality of (as in the case of Operation Chammal in Iraq and then in Syria), the number of civilian deaths resulting from these operations is left in the shadows. According to numerous sources, such as Airwars or the Syrian Observatory for Human Rights (OSDH), the bombardments of the anti-IS coalition - which includes France - have killed thousands of non-combatants.

We strongly oppose the holding of this death fair in France, which furthermore, is happening in Seine-Saint-Denis, where many destinies resulting from colonization and imperialism, migration and exile converge.

At the call of : Anti-imperialist activists who participated in the 2016’s mobilization against the holding of the fair, as well as similar mobilizations in London (where the show is held every other year).

Signatories : see above

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https://blogs.mediapart.fr/quecessentlesguerres/blog/100518/non-au-salon-de-larmement-en-france?utm


La prolifération des « robots tueurs » inquiète la communauté internationale

Le salon international de l’industrie de l’armement Eurosatory a ouvert ses portes le 11 juin au nord de Paris. À côté des traditionnels canons et missiles, le salon devrait faire la part belle à la troisième grande rupture technologique dans le domaine militaire : après la poudre puis la bombe nucléaire, voici le temps des robots armés et de plus en plus autonomes. Cette « innovation » fait l’objet de vifs débat. Quel degré d’autonomie peut-on laisser à une machine pour identifier et attaquer une cible ? Faut-il d’ores et déjà interdire ces armes ? Des centaines de scientifiques et des ONG de défense des droits sonnent l’alerte.
https://www.bastamag.net/La-proliferation-des-robots-tueurs-inquiete-la-communaute-internationale

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