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Des nouvelles du groupe 4acg des Monts du Lyonnais (Auvergne-Rhône-Alpes)

mercredi 18 novembre 2020, par Georges Duray , Michel Bret

Quelques actions récentes

Michel Bret a pris le relais de Bernard Gerland pour les interventions en milieu scolaire, généralement organisées par l’association Coup de Soleil. Parmi les interventions récentes : une classe de bac pro au Lycée de Saint-Priest, une seconde à l’ENNA (École normale nationale d’apprentissage) de Villeurbanne, et enfin une rencontre avec des étudiants d’Alger, venus dans le cadre des échanges scolaires
Par ailleurs, Michel Bret a été sollicité par une chercheuse travaillant dans le Centre d’Histoire de la Résistance de Lyon. En compagnie de Romano Bottinelli, cinéaste membre de la 4acg, il a pu « raconter » le spectacle de Bernard Gerland, « Ma guerre d’Algérie ». Michel Bret a tenu à rendre ici hommage à son ami Bernard.

Hommage à Bernard Gerland

Bernard Gerland

Bernard, notre ami, Bernard mon ami. Cette insidieuse et longue maladie, a fini par te vaincre et t’emporter. Ta volonté, ton engagement pour les autres, pour les causes humaines (les migrants, contre les guerres, contre le colonialisme, les peuples persécutés) sont restés intacts. Même les dernières années tu savais ce mal qui était en toi et cela ne t’empêchait pas d’être présent avec les camarades, toujours sur la brèche comme si tu avais défié le cancer qui te rongeait. Ces dernières années, tu avais le poids de la souffrance qui te privait d’agir comme tu l’aurais voulu, te vidant de ton sang, t’anéantissait mais sitôt que la maladie te laissait tranquille tu repartais avec ceux qui luttaient. L’humanisme que tu avais en toi, te portait à être présent avec eux.

Bernard, notre première rencontre a été le spectacle « Ma guerre d’Algérie » qui nous a réunis. La guerre en Algérie a été pour nous souffrance et le spectacle « Ma guerre d’Algérie » l’exutoire qui nous a aidés à sortir des miasmes de cette sale guerre que l’on appelait « les événements d’Algérie » un euphémisme d’une guerre qui ne dit pas son nom. Le spectacle m’a aidé, comme il en a aidé d’autres à sortir de cette souffrance qui a marqué notre jeunesse. Les appelés du contingent qui à vingt ans se sont trouvés confrontés à cette lutte armée ont gardé un profond malaise.

Lors de notre retour, beaucoup ont vécu la réinsertion difficile et très souvent dans la douleur comme un poids existentiel qui les a marqués. Engagé dans les actions armées, avec les exactions qui en sont les conséquences, le jeune militaire a été laissé seul devant sa conscience.

Avec Bernard nous avions, peut-être, tout pour être différents et pourtant nous nous sommes secondés comme deux frères qui se comprennent au-delà des mots. Nous ne parlions pas souvent des exactions en Algérie, même si elle était présente comme un passé qui nous avait marqués. Le spectacle suffisait à nous rencontrer pour apaiser notre conscience. Et s’il y a une chose qui nous réunissait c’est notre humanisme, il était notre cœur.

Ma première rencontre avec Bernard a été le spectacle dans ses débuts. C’était une première au carré 30 à Lyon. Comment a commencé le spectacle ? Par la troupe de théâtre à laquelle il était adhérent : « La compagnie du léger bagage ». Un jour, il racontait son temps de militaire en Algérie : les membres ont unanimement dit il faut en faire un spectacle. Bien sûr la forme s’est améliorée mais le fond est toujours resté le même. J’ai tout de suite eu conscience du rôle que pouvait jouer le spectacle, d’abord l’aide qu’il a apporté aux anciens appelés mais aussi faire prendre conscience à tous que notre société traversée par le racisme, le colonialisme, l’exploitation des peuples a besoin de savoir ce qu’a été la guerre d’Algérie.

J’ai tout de suite été en phase avec le spectacle de Bernard, car il correspondait à ce que j’avais vécu en Algérie mais aussi à mon humanisme. À partir de ce moment nous nous sommes concertés et j’ai suivi Bernard de spectacle en spectacle. Quand il a créé « Parlons-en » j’ai fait partie du bureau et ensuite j’en suis devenu le président pendant quelques années. Et C’est toi Bernard qui m’a fait adhérer aux 4 acg.

Michel Bret

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