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« Paroles d’Algérie » à l’Université d’hiver de Marseille : un colloque pour la paix et la fraternité
mardi 29 août 2017, par
Du 24 au 26 novembre 2016, le centre Le Mistral de Marseille a réuni en colloque de nombreux universitaires et écrivains algériens. Parmi les objectifs : faire connaître la société algérienne, la vivacité et le dynamisme de sa jeunesse.
“Ces rencontres révèlent une Algérie florissante, contrairement à ce que renvoient certains préjugés. Nous en avons beaucoup appris sur ce pays peu ou mal connu”, ont souligné les nombreux participants au colloque.. Organisées par l’association Chrétiens de la Méditerranée, ces trois journées ont permis à des femmes et des hommes d’Algérie de dire chacun son Algérie, raconter l’un après l’autre son quotidien, son entourage, son expérience, pour ensuite partager cette envie forte d’aller l’un vers l’autre. Pour cette université d’hiver, l’objectif premier était de faire connaître cette société algérienne bouillonnante de vivacité, cette jeunesse dynamique qui cherche à s’exprimer, cette vie foisonnante de l’autre côté de la Méditerranée qui, certes, rencontre des soucis et des obstacles comme chaque jeune nation qui se construit, mais qui ne se laisse pas pour autant décourager. L’esprit de saint Augustin, l’âme de l’Émir Abdelkader, la plume de Mohamed Dib, Assia Djebar, Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun, Yamina Mechakra, le cinéma d’hier et d’aujourd’hui, l’histoire, la géographie, la sociologie, la démographie, le planning familial, la culture…, autant de thèmes abordés par la quinzaine d’invités, dont Mohamed Kouidri, Ahmed Bouyerdène, Sabah Ferdi, Karima Berger, Houria Aït Yala, Fazia Belaïdi, venus contribuer ainsi à tisser des liens avec “l’autre” en évitant les idées reçues et les a-priori.
L’association Les petits lecteurs d’Oran était présente en la personne de sa présidente et fondatrice Zoubida Kouti, une femme engagée et passionnée qui veille depuis de longues années à rapprocher les enfants du livre et de la lecture, une mission pour laquelle les organisateurs de cette rencontre ont tenu à la féliciter et à l’encourager.
Les universitaires Kamel Souig et Maya Boutaghou, ainsi que le journaliste Toufik Mendjeli ont démontré que l’espoir était là, dans cette jeunesse mûre et tout à fait capable de relever le défi de la construction d’une nation montante. Monseigneur Teissier, évêque d’Oran, avait fait lui aussi le déplacement. Fidèle à ses engagements en faveur de la paix, il a exhorté tous les présents à “ne pas s’arrêter là et à agir chacun de son côté et selon ses moyens pour véhiculer ces messages de paix, et travailler à élargir les horizons pour permettre d’aller, de part et d’autre de la rive, vers ce vivre-ensemble capital pour la survie de l’humanité”.
Présent également à ce colloque, l’islamologue Ghaleb Benchikh, sollicité pour parler de l’islam d’aujourd’hui et de sa capacité à façonner la société algérienne, n’a pas manqué de souligner l’importance de tels moments de partage et de connaissance de l’autre pour construire un avenir commun apaisé et serein, qui semble de plus en plus menacé au vu de toute la violence qui nous entoure. Sa brève mais percutante analyse de la situation d’aujourd’hui, due à des interprétations fallacieuses de l’islam et à des influences néfastes venues d’ailleurs qui n’ont rien à voir avec notre histoire n’a pas manqué de faire réfléchir sur les conséquences dramatiques qui pourraient en découler si on n’y prenait pas garde.. L’un des meilleurs moyens pour y mettre fin est sans nul doute de faire de nos espaces des plates-formes de rencontres et de former les hommes à aimer leurs frères et leurs prochains comme le stipule l’islam… le vrai, pas le falsifié.
En conclusion, rappelons l’objectif de ce réseau des acteurs de la paix, organisateur de cet événement présidé par Jean-Claude Petit :“comprendre pour mieux se comprendre, comprendre notre monde pour sortir de nos peurs et de nos replis sur nous-mêmes”.
Samira BENDRIS
http://www.chretiensdelamediterranee.com/uh-marseille-culture-vecteur-de-paix/