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La guerre d’Algérie, 50 ans après : participation active de la 4acg aux dix jours de Valentigney, dans le Doubs
mardi 10 janvier 2012, par
50 ans après, quel regard portons-nous sur la guerre d’Algérie, de part et d’autre de la Méditerranée ? Pendant dix jours, des hommes et des femmes ont apporté leur témoignage : anciens appelés et anciens maquisards, comédiens, cinéastes, journalistes, écrivains. Dix jours de débats, de dialogue et d’écoute de l’autre.
Michel Baverel est membre adhérent de la 4acg. Il raconte :

Difficile de rendre compte d’une manifestation où les interventions des uns et des autres ont été aussi riches. Mais d’abord un mot sur "l’environnement" : le Pays de Montbéliard est depuis longtemps lié industriellement et culturellement avec l’Algérie. Et c’est tout naturellement que chaque année, la MJC de Valentigney organise une manifestation de ce type. Cette année, veille du cinquantenaire de l’indépendance algérienne, les organisateurs ont fait appel à des artistes de toutes disciplines : cinéma, photo, théâtre, écriture... Et ils ont tenu à ce que la 4acg soit présente et active. C’est ainsi que la première soirée a été consacrée au spectacle écrit et joué par notre ami Bernard Gerland, Ma guerre d’Algérie, qui a beaucoup ému le public.
Le lendemain, j’étais invité à participer à une rencontre-débat présentant notre association, illustrée par la projection du film réalisé par Mehdi Lallaoui sur la 4acg, En finir avec la guerre. L’existence de la 4acg a été pour l’assistance une révélation, et accueillie avec beaucoup de sympathie.
De Claude Vinci le déserteur à Louisette Ighilahriz

Moment fort : la projection du documentaire de Menad M’Barek, Au nom de Vinci,, qui retrace la vie du militant pacifiste et chanteur français Claude Vinci, qui a rejoint les rangs du FLN après avoir assisté à un carnage commis par l’armée française en Kabylie. A l’issue de la projection, une dame a pris la parole pour évoquer le cas de son mari, aujourd’hui décédé, qui s’était lui aussi engagé aux côtés des combattants algériens.
Le même réalisateur a présenté un autre soir Concerto pour deux mémoires, qui restitue le parcours et la rencontre d’un maquisard, Salah Mekacher, et d’un jeune rappelé antimilitariste, Michel Teyssot. Les protagonistes, présents au débat qui a suivi, ont pu ainsi répondre aux questions du public.
René Rouby, enseignant volontaire dans la région de l’Akfadou, a été détenu pendant 114 jours, en 1958, par le groupe Amirouche. Il n’a gardé aucune haine pour ses geôliers, plutôt une sympathie réelle pour leur combat. Son expérience a fait l’objet d’un film documentaire : Parole d’un prisonnier français de l’ALN, qu’il a présenté en compagnie du réalisateur Salim Aggar.
Aïni Iften est une jeune comédienne algérienne. Dans un spectacle poignant, Lila l’algérienne, accompagnée de chants berbères et de la poésie de Kateb Yacine, elle raconte le martyre de Louisette Ighilahriz, militante de l’indépendance arrêtée à 18 ans et atrocement torturée deux mois durant par l’armée française.
Une semaine riche en rencontres

des "10 jours"
En conclusion de cette semaine très dense, une table ronde a réuni l’ensemble des participants pour un échange ouvert avec le public. Nous étions trois membres de la 4acg et notre témoignage a eu, je crois, un réel impact. Au cours de ce débat, on a pu mesurer le décalage entre les points de vue algériens et français sur certains aspects de l’histoire de l’indépendance, le caractère particulier de la colonisation, l’influence de la religion et l’opportunité, ou non, d’un devoir de mémoire.
Nous remercions ici Guy Vandeneeckhoutte, responsable de la MJC de Valentigney, et son équipe, pour la qualité de leur accueil et pour avoir mis à notre disposition une table où nous avons pu présenter les brochures et plaquettes de la 4acg.