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Chaque vendredi, Louisette Ighilariz et Djamila Bouhired retrouvent dans le hirak la flamme de leur jeunesse militante

mercredi 26 février 2020, par Michel Berthélémy

À 83 ans, Louisette Ighilariz, la militante nationaliste durant la guerre d’Algérie (1954-1962), bat le pavé tous les vendredis pour réclamer la libération des détenus d’opinion et la fin du système.

Depuis le déclenchement du mouvement de contestation populaire, le 22 février 2019, Louisette Ighilahriz n’a raté aucune des 52 journées de mobilisation. Chaque vendredi, vers 12h30, un taxi la conduit à la place Maurice-Audin, point névralgique des journées de mobilisation à Alger, qu’elle ne quitte que six heures plus tard, quand la foule commence à se disperser.
Lorsqu’elle arrive au point de rendez-vous, accompagnée comme toujours de ses deux amies Hassina et Christine, les manifestants s’empressent de l’embrasser sur le front. « J’ai l’impression que sa peau est usée par tous ces baisers », déclare Christine, qui relève « une capacité chez Louisette d’aller vers les autres, d’être à leur écoute et leur venir en aide spontanément ».Elle se souvient du jour où l’ancienne moudjahida a acheté plusieurs numéros de la revue de l’Association algérienne pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine, pour laquelle son amie militait, en guise d’aide financière.
Pour l’octogénaire, s’investir en faveur du « Hirak » était une évidence. Militante nationaliste durant la guerre d’Algérie (1954-1962), elle répète souvent à ses proches qu’« une année de révolution n’est rien par rapport à sept ans de guerre de libération ». Son mot d’ordre : « Ne jamais revenir en arrière ». « J’ai l’impression de retrouver mes vingt ans. Je suis fière de marcher aux côtés de cette jeunesse. Ce qui se passe aujourd’hui est magnifique, c’est la révolution du sourire ! »,confie fièrement Louisette à Jeune Afrique .
https://www.jeuneafrique.com/899286/politique/louisette-ighilahriz-de-la-guerre-dalgerie-aux-manifestations-du-hirak/

Djamila Bouhired : battez-vous jusqu’à la victoire !

Elle ne pouvait pas manquer le rendez-vous. Elle a tenu à marcher aux côtés des siens en ce vendredi qui boucle une année du combat des Algériens pour la démocratie. Djamila Bouhired, icône de la Révolution, ne cachait pas sa joie de se retrouver au milieu de la jeunesse de son pays et dans sa longue marche pour sa liberté. Sa présence booste le moral des manifestants. Le sien aussi. « C’est un bonheur que de vivre ces moments avec mes enfants ».
« Ce peuple mérite nettement mieux que ce qu’on lui propose », lâche-t-elle en poussant un soupir chargé de regrets mais sans jamais se laisser gagner par le désespoir. Elle n’a rien perdu de sa fougue. A 85 ans, elle continue de porter le combat pour une Algérie libérée de toute forme d’oppression. « Ma joie est totale en voyant ce peuple uni, déterminé et combatif pour la dignité de l’Algérie », confie-t-elle en descendant la rue Didouche Mourad noire de monde. « Je ne fais que mon devoir en venant marcher avec vous aujourd’hui », lance-t-elle aux jeunes qui venaient lui rendre hommage. Ils sont nombreux à vouloir immortaliser ce 53 ? vendredi de l’insurrection citoyenne avec l’héroïne de la guerre d’indépendance dont l’aura reste intacte.
« Je ne pouvais pas retenir mes larmes en la saluant, elle est un mythe vivant, une légende. L’avoir avec nous aujourd’hui dans la marche nous donne plus de courage pour poursuivre notre lutte. Elle est la preuve que nous sommes sur la bonne voie », relate une jeune fille saisie d’émotion en se prenant en photo avec son héroïne.
https://www.elwatan.com/edition/actualite/djamila-bouhired-a-marche-en-ce-53e-vendredi-battez-vous-jusqua-la-victoire-22-02-2020

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