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Obligés de faire la guerre à 20 ans, ils œuvrent pour la paix à 70

mardi 7 juillet 2015, par Gérard Webmestre

La Dépêche du 7 juillet 2015

https://www.ladepeche.fr/article/2015/07/07/2139522-obliges-faire-guerre-20-ans-oeuvrent-paix-70-70.html

Rémi Serres et Georges Garié, deux anciens combattants d’Algérie

Hier, l’Ariégeois, Georges Garié est venu témoigner de son expérience de soldat durant la guerre d’Algérie et de son combat pour la paix et la réconciliation.

« À 65 ans, nous avons reçu notre pension de combattant. Et là, tout a été remis en question. Au début, nous nous sommes dit qu’on allait la refuser. Mais, on n’allait pas en faire cadeau à l’État. Alors, nous l’avons reversée à des associations algériennes », explique Rémi Serres. C’est le début de l’aventure de 4acg. Une association d’anciens combattants d’Algérie dont Georges Garié, un Ariégeois, est membre. Hier, il était au festival Résistances pour témoigner de ce combat pour la réconciliation des deux peuples et la paix. Mais aussi parce qu’il est un acteur du documentaire « Troufions », de Thierry Demaizière, projeté hier après-midi. Ce film montre comment des jeunes gens se sont trouvés plongés dans une guerre qu’ils ne comprenaient pas et qu’au final ils ne voulaient pas forcément mener. « Nous n’avions pas de conscience politique. Nous avons défendu des intérêts qui n’étaient pas les nôtres. Avec le recul, nous aurions dû combattre le colonialisme », estime Rémi Serres, qui raconte avec ferveur l’accueil que lui réservent aujourd’hui les Algériens lors de ces nombreux voyages.

Cette guerre, qui n’a jamais dit son nom, Georges Garié a pensé réussir à l’éviter. Enseignant en Algérie au début de ce qu’on a appelé les événements, il était sursitaire. Incorporé à Brive, contre toute attente, il fait l’école des officiers de réserve en se disant qu’il va réussir à y échapper. « J’ai gagné quelques mois, mais j’ai dû y aller », raconte-t-il. Il part alors faire la guerre durant 27 mois en Kabylie.

À son retour, comme les autres appelés, il se tait sur ce qu’il a vécu. « Il n’y a pas eu de mot d‘ordre. Je pense que les choses que nous avions connues étaient trop horribles et qu’on n’était pas fiers. C’était tellement lourd », explique-t-il.

Puis à 65 ans, il a droit à sa pension. « Cet argent de l’État, récompensait nos actes. Il était taché de sang », commente-t-il.

Après avoir écouté un reportage de Daniel Mermet sur 4acg, il rejoint l’association. Il participe aux nombreux projets menés en Algérie avec l’argent des pensions. Et fait le tour des collèges et lycées pour témoigner de sa guerre. Comme il le dit si bien, « il y a autant de guerre que d’appelés ».

Et à sa grande déception, si Saint-Girons l’invite, les autres établissements ariégeois ont toujours décliné ses propositions. « Je comprends bien que le sujet est difficile. Mais, nous avons été au Mirail. On avait un peu d‘appréhension et au final, on n’arrivait plus à partir », assure-t-il.

Alors, hier, il a lancé un appel à tous les enseignants ariégeois. Mais aussi aux anciens combattants du département pour qu’ils rejoignent l’association. Car comme l’a rappelé Rémi Serres, bientôt, « nous ne serons plus là ». « Il est important que nous disions ce qu’on a vécu pour que cela ne recommence pas ».

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