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le mercredi 16 février 2011

Entre membres de 4acg et élèves, on discute, on s’écoute au lycée François Mitterrand de Moissac

au lycée François Mitterrand de Moissac

mercredi 23 février 2011, par Gérard Webmestre

A l’initiative de monsieur Alexis Sempé, professeur d’histoire-géographie, notre association est appelée à intervenir sur la guerre d’Algérie auprès des lycéens de Moissac.
Georges Garié, Gerard Kihn et Armand Vernhettes ont témoigné de leur vécu comme appelés ou engagé, ce qu’ils en pensent maintenant, leur engagement actuel à 4acg.

Réunis à la salle Picasso, une centaine d’élèves de terminale du lycée François Mitterrand, conduits par trois professeurs de ce lycée, accueillent Armand Vernhettes, Gérard Kihn et Georges Garié venus leur apporter leurs témoignages sur ce que l’on a appelé "les évènements d’Algérie" devenus en 1999 "la guerre d’Algérie".

Alexis Sempé souhaite la bienvenue aux trois anciens combattants et propose la projection de la première partie du film documentaire « L’ennemi intime » .

L’impact de ce documentaire sur les étudiants est fort et une pause de dix minutes permet à chacun de retrouver ses esprits.

Gérard Kihn poursuit la séance en montrant, à partir de son vécu, quels étaient les soucis d’un jeune au déclenchement de la guerre d’Algérie, ses difficultés d’adolescent, sa méconnaissance des pays du Magreb, son admiration pour les résistants de 1939/1945, son désir de vivre sa vie qui l’ont conduit à s’engager à dix-huit ans pour trois ans dans les parachutistes.

Il évoque ses premières désillusions et est obligé de s’interrompre, gagné par l’émotion au milieu d’un récit. Les souvenirs douloureux remontent à la surface : des victimes innocentes comme les enfants, des vieillards qui paient le prix fort et l’honneur de l’armée fortement mis en cause.

Georges Garié prend le relais en montrant une autre facette d’appelé en Algérie. Il est, au 1er novembre 1954, instituteur en Algérie et évoque l’assassinat ce jour d’un collègue enseignant dans les Aurès, puis son incorporation dans un régiment d’infanterie coloniale qui va faire de la « pacification » en Kabylie. Ses premières missions, qui consistent à ouvrir des écoles, se transforment rapidement en actes de guerre tels qu’embuscades, interrogatoires de suspects. Il témoigne des tortures pratiquées de part et d’autres, de la montée de pulsions de haine et de vengeance pour se terminer en dégoût profond et en la volonté de tout oublier.

Armand Vernhettes, présenté comme un des créateurs de notre association, explique les raisons qui ont conduit une poignée d’anciens combattants à réagir en 2004. Ils se proposent d’utiliser leur retraite d’anciens combattants comme le moyen financier d’aider les populations en difficulté au Maghreb et en Palestine, en vue de la création de micro-entreprises et d’aides à des associations locales, et plus généralement aux victimes de guerres. Armand a parlé des projets et du voyage qu’il a fait en Algérie en février 2010 avec d’autres membres des 4acg, au cours duquel ils ont rencontré des anciens combattants et des dirigeants d’alors. Ces échanges augurent bien de l’avenir entre les deux pays. Les élèves ont été très intéressés par ces deux informations.

Il indique quelles sont les relations de notre association avec celle plus conséquente de la FNACA, qui regroupe aussi de nombreux anciens combattants en Algérie mais dont l’action n’a pas le même sens ni la même portée.

La dernière partie est consacrée aux questions posées par les lycéens, qui ont du mal au début pour se lancer, mais qui ont montré leur curiosité en nous interrogeant sur :
 notre considération des algériens avant ce conflit,
 notre position sur l’Algérie française ou indépendante,
 le rôle des harkis,
 pourquoi la torture et le silence qui l’entoure,
 pourquoi avoir obéi,
 que risquaient les réfractaires,
 pourquoi n’avoir rien dit à nos proches et aussi longtemps,
 pourquoi ce silence si longtemps et maintenant la libération de la parole.

De nombreux lycéens découvrent la réalité de cette guerre et leurs questions se font de plus en plus précises et pertinentes. A la fin de la rencontre leur regard sur nous a changé, marqué par un grand intérêt sur cette page de notre histoire.

Les trois professeurs d’histoire nous ont également écouté avec beaucoup d’intérêt et au cours du repas qui a suivi nous ont posé de nombreuses questions.

En conclusion, Monsieur le Proviseur du lycée, lui-même de famille "pied-noir", est venu nous remercier. Les professeurs nous feront parvenir les appréciations des élèves après un travail collectif de réflexion.

Georges Garié,
Gerard Kihn,
Armand Vernhettes.

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