« Mon peuple, mes amis… » un ancien appelé nous parle !

Mon peuple, mes amis.

Oui, à vous tous, amis connus ou inconnus. Amis parce que vous êtes travailleurs et avez subis les difficultés de journées longues et écrasantes, sans pour autant vivre la joie de ce que ce travail aurait dû vous donner ! Une vie plus facile, une santé préservée, le bonheur de conduire ta famille dans un climat de joie, de vacances, le temps de voir tes enfants grandir avec une éducation digne d’un pays de liberté et de fraternité.

Amis, parce que tu es mon frère étranger que notre société, ma société n’a pas su accueillir avec les mêmes droits que tous les travailleurs !

Amis, vous les jeunes, que nous avons souvent oubliés ou effacés de nos préoccupations journalières.

Amis, les anciens, comme moi, mais qui vous sentez abandonnés, pour qui, les fins de mois commencent le 15 du mois ! vous mes amis qui êtes en retraite et voyez vos espoirs de vies plus douces, voyez tout s’effondrer avec moins de 1 ?200 € pour vivre !

Enfin, vous mes grands Amis que beaucoup ne voient même plus, vous tous les "SANS" sans travail, sans toit, sans amis autre que ton chien ! Sans droit à la santé alors que ta vie entière a été celle du travail, de la souffrance et de la solitude !

A vous tous, je veux dire ma honte, ma colère, de n’avoir pas su, de ne pas m’être suffisamment engagé avec d’autres, d’être resté timide dans mes convictions. De mes manques, de mes refus, de mon manque de courage, qui nous conduisent, qui vous conduisent vous tous, à douter, à ne plus faire confiance à ceux qui ont conduit notre pays depuis des années. Alors aujourd’hui, basta !!! Advienne que pourra ? "Ceux-là ont ne les a jamais eu, ça ne peut être pire ?"

Hélas, non seulement cela sera pire, mais ce sera un tsunami, une déferlante de haine, de rejets de l’étranger, des personnes d’une couleur différente !

De plus, ces gens sont incompétents, ils ont effacé de leurs idées la fraternité, évacué le bien commun ! Je ne veux pas de mon côté avoir de la haine contre eux,

Je souhaite, avec force, vous demander, une fois encore, de réfléchir, de ne pas voir la proie pour l’ombre ! Non cela n’est pas facile, mais nous sommes responsables collectivement. Nous ne devons pas nous résoudre à "il faut essayer" ! Un bulletin, une voix, c’est un cri, c’est dire, je veux vivre mieux. Cette voix n’est plus un coup de loterie, c’est un engagement, pour moi mais aussi pour vous tous. Ensemble, nous devrons exiger d’être entendus par nos futur.es député.es. Ma voix, ce n’est pas, "fais comme tu veux", c’est "fais ce que nous voulons," c’est-à-dire, vivre en frères libres, en citoyens unis.

Voilà, dimanche est le jour le plus important depuis des années. Comme un mariage avec tous nos frères vivant sur cette terre qu’est notre pays !

Je fais des vœux pour que nous tous soyons fiers de ce que nous allons construire ensemble. Dimanche ne sera pas la fin, mais le début de notre combat à la recherche d’une unité respectant chacun de nous ! C’est ce que je vous souhaite à tous.

Gérard Lechantre, 86 ans.
Ancien appelé en Algérie