Lettre culturelle n°87 de Coup de soleil Auvergne Rhône-Alpes

Chaque mois, l’équipe de Coup de soleil Rhône-Alpes, nous propose une sélection de livres parmi les nombreuses publications qu’ils reçoivent. Voici ce qu’ils ont choisi pour la 87^e édition de leur Lettre maghrébine. Extraits…

« LES PORTES DU POÈME », hommage à Habib Tengour, éditions APIC, Alger 2022

Cinq parties constituent l’ouvrage.
La première traite de « l’expérience », celle qui vient de la terre natale, qui nourrit le poète : l’Algérie est toujours là où je le trouve.
La seconde partie révèle l’intérêt de l’auteur pour le théâtre, pour lequel il a déjà écrit cinq pièces.
Le poète marocain Abdellatif Lââbi ouvre ensuite l’ouvrage sur la poésie, dans une tentative de clarification allant « du poème au réel au poème ».
Dernière question : la traversée entre les langues, autrement dit la traduction : qu’apporte-t-elle ? Que déduit-elle ? Que transforme-t-elle ?

Ce livre est un recueil d’articles écrits par une trentaine de contributeurs, dont beaucoup sont aussi des traducteurs et appartiennent au monde franco-allemand de la littérature et de l’édition. Les deux organisateurs qui en ont fait le choix et la présentation (Regina Keil-Sagawe et Hervé Sanson) ont eu le mérite de ne pas s’en tenir aux critiques les plus connu(e)s dans le domaine de la littérature maghrébine et algérienne, d’où le sentiment de nouveauté que donne cet hommage : on y trouve l’intervention de spécialistes qui sont au cœur des problèmes posés par la transmission de la poésie.

« PHOTOS DE FAMILLE 1 » par Rachid Mokhtari, éditions Chihab Alger 2023

Début d’une chronique en plusieurs volumes, celle de l’Algérie toute entière mêlée à celle de quelques individus particuliers qui vont se succéder dans le temps avant de disparaître.
Où il est question des horreurs du colonialisme, mas aussi des crimes de la décennie noire, dont on dit qu’elle a fait cinq fois plus de victimes que la guerre de libération.

Ce livre est le premier de ce que l’auteur annonce comme une trilogie et comme il fait à lui seul 388 pages (ce qui paraît d’autant plus long que la plupart des romans algériens sont courts) on peut considérer que Rachid Mokhtari a entrepris de développer dans la durée une chronique romanesque dont seul le début nous est donné à lire pour le moment.

« L’Algérie juive, l’autre moi que je connais si peu », par Hédia Bensahli, éditions Altava, 2024

Un parcours historique de la présence juive en Algérie, avec une première partie allant jusqu’à 1830, et la seconde couvrant la période coloniale, jusqu’au départ pour la France.

Hédia Bensahli s’appuie sur une riche bibliographie et renvoie souvent au travail des historiens, ce qu’elle ne prétend pas être elle-même, ayant écrit ces dernières années deux romans qui ont attiré l’attention sur son talent d’écrivaine. « L’Algérie juive » est un essai par lequel elle s’engage personnellement, prenant souvent le contrepied d’opinions émises dans son pays l’Algérie, de manière catégorique et sans nuance, contrairement à sa propre méthode qui consiste à opposer ses intuitions, observations et expériences à des idées reçues qui n’ont que trop souvent force de loi.

« DICTIONNAIRE ALGÉRIEN ILLUSTRÉ DE LA BANDE DESSINÉE ET DU DESSIN DE PRESSE 1962-2022 » de Lazhari Labter CROM Éditions 2023

Journaliste, poète, éditeur, Lazhari Labter est aussi un remarquable connaisseur de bande dessinée, domaine dans lequel il est investi depuis son jeune âge.
Ce bel ouvrage va vite devenir un instrument indispensable aux amateurs de BD, notamment algériennes. Et peut ouvrir la voie à d’autres développements auxquels Coup de Soleil essaiera de contribuer.

UN FILM

« MARIN DES MONTAGNES », film de Karim Aïnouz, 2021

L’essentiel du film consiste à montrer la découverte de l’Algérie par Karim Aïnouz lorsqu’il se décide enfin à aller voir le pays de son père, c’est-à-dire le village de Kabylie où vit encore ce qui reste de sa famille paternelle.
Ce film tourné pendant le séjour en Algérie au cours duquel il tourne ce qui sera Marin des Montagnes retrace la journée du 8 mars 2019 d’une jeune femme comédienne algérienne pendant l’une des manifestations du Hirak, qui aura vu une intensification de la présence féminine dans les rassemblements qui vont se poursuivre. Tourné quasi clandestinement avec un smartphone, ce film donne un autre aspect du talent multiforme de Karim Aïnous.

Pour lire la lettre complète, cliquer sur ce lien :

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