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Rencontre de la 4acg avec les lycéens de St-Girons en Ariège

lundi 23 décembre 2013, par Gérard Webmestre

Pour la troisième année consécutive Madame la Proviseur et les professeurs d’histoire recevaient, le 17 décembre 2013, les représentants de la 4 acg au lycée du Couserans à Saint-Girons.

Avant d’aborder le sujet de la guerre d’Algérie de 1954/1962, Georges Garié, l’ariègeois de service, présentait les intervenants : le président, Alain Desjardin et Robert Siméon qui refusa de porter les armes lors du conflit.

Le président retrace la naissance de notre association qui fêtera son dixième anniversaire l’année prochaine et dont les pères fondateurs : 4 paysans de Midi-Pyrénées, ont réussi a regrouper d’anciens soldats appelés en Algérie qui reversent leur retraite d’anciens combattants et leurs amis, pour financer des actions d’aide en direction principalement de l’Algérie mais aussi du Maroc et de la Palestine.
Les lycéens ont bien compris le souci de l’association de les mettre en garde contre les horreurs de la guerre et d’œuvrer pour la paix des peuples et la fraternité.

Le récit que fait Georges Garié qui fut instituteur au Sahara juste avant cette guerre, est condensé dans un recueil de poèmes distribué aux étudiants. Le 1er novembre 1954 jour officiel du début de la guerre, l’a profondément marqué par l’assassinat d’un instituteur Guy Monnereau dans les Aurès. L’escalade de la violence de part et d’autre qui voit se succéder : contrôles d’identité, embuscades, interrogatoires, tortures, assassinats, appelle de la part des jeunes des questions sur l’obéissance passive ou l’obéissance aveugle. Ils s’interrogent également sur le silence observé par ces anciens combattants qui ont refusé ou n’ont pas pu parler de ce qu’ils avaient vu, de ce qu’ils avaient fait pendant ces combats.
Alain Desjardin a été incorporé dans un régiment prestigieux de parachutistes. Il évoque les mêmes phases destructrices des êtres dans leur corps et dans leur psychisme et se déclare reconnaissants à un séminariste de l’avoir amené à réfléchir sur son rôle de soldat, d’avoir pris conscience entre le bien et le mal et de lui avoir donné le courage de témoigner à son retour dans la vie active face à des responsables politiques du Nord.
Robert Siméon renvoie les lycéens aux années qui ont précédé la guerre et où à leur âge, il découvrait le monde et par ses contacts avec le milieu ouvrier il se rendait compte de la misère des algériens, de l’exploitation d’une bonne partie d’entre eux et comprenait leur désir d’être français à part entière alors que les autochtones arabes et berbères étaient sous statut indigènes avec les mêmes devoirs mais des droits différents de ceux d’un français de métropole.
Il rappelle les soulèvements successifs depuis la prise d’Alger en 1830, les massacres de Guelma, Sétif, Kerrata.
Il refuse donc de porter les armes contre ces algériens et pour ce refus d’obéissance est condamné par un tribunal militaire à la prison. Interrogé sur le soutien de son entourage, il fait part du rejet et des menaces qu’il a reçues y compris de la part de sa famille.

Une lycéenne estime qu’il n’est pas normal de faire la guerre contre son gré puisque la France est un pays libre ; une autre ne comprend pas que les gradés de l’encadrement militaire plus âgés que les appelés et qui ont connu la guerre de 39/45 et pour beaucoup la guerre d’Indochine n’aient pas tiré les enseignements de ces guerres où ils ont vu aussi des horreurs.
Robert Siméon cite le général de Bollardière un des plus décorés de l’armée française qui a été condamné pour avoir refusé la pratique de la torture ; Il indique également qu’actuellement une loi rend légitime le refus d’exécuter un ordre particulièrement injuste.

En conclusion, Alain Desjardin recommande aux jeunes de s’informer, de développer leur esprit critique, c’est aux éducateurs et aux familles de prendre leur part dans le développement de la conscience. Il cite l’exemple de Nelson Mandela de la leçon d’humilité qu’il a donné.

Notre association est en lien avec une association de ‘’pieds noirs’’ progressiste pour partager avec eux les actes d’ouverture et de fraternité envers les peuples de l’autre côté de la Méditerranée. Une douzaine d’année après le conflit avec l’Allemagne nazie, la France a renoué des liens de bonne entente ; il serait temps un demi siècle après le drame algérien de connaître des relations apaisées ; c’est ce à quoi s’emploie notre association.

A l’issue de la réunion les lycéens ont continué d’interroger par groupes les trois représentants de la 4acg en un échange très fructueux qui nous laisse à penser que cette façon de dialoguer produit des résultats très positifs.

Georges Garié

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