Présentation du nouveau site de l’association Histoire coloniale et post-coloniale

Le 16 février, au siège de La Ligue des Droits de l’Homme a eu lieu la présentation du nouveau site de l’association Histoire coloniale et postcoloniale. Cette association est héritière du travail incessant effectué par la LDH de Toulon et particulièrement par son président François Nadiras qui nous a quittés en 2017.

Pour cette association et son site il s’agit d’apporter des éclairages, des réflexions historiques sur l’histoire coloniale et sur les différentes formes de racisme, et aussi de signaler les discriminations héritées de cette histoire.

François Gèze qui était intervenu à notre assemblée générale de Nant en 2018 a été longtemps président de l’association et c’est désormais Gilles Manceron qui a pris le relais.

La réunion a commencé par un hommage à François Gèze, décédé en août dernier, qui fut de tous les combats depuis qu’il collabora avec l’éditeur François Maspéro. Il succéda à son mentor en créant puis dirigeant les éditions La découverte où il publia lui-même plusieurs livres.
Après l’évocation de ce militant toujours bien informé et infatigable, c’est Jean Sylvestre qui présenta le site dont les principales caractéristiques sont les suivantes (mais on pourra consulter directement le site pour mieux comprendre sa nouvelle architecture) :
– ? une première partie présente des articles de fond mais aussi des références à l’actualité en lien avec la colonisation. On y trouve aussi de nombreuses références à des livres et des films sur le sujet.
– ?une seconde partie rassemble des portraits de militants, un recensement de podcasts et de vidéo et aussi l’indication de recherches en cours et la mention d’autres colonialismes.

Au total ce sont 3500 articles que l’on peut consulter sur le site en utilisant le moteur de recherche.

Voici les références de ce site très riche dont la version complètement rénovée est agréable à consulter : https://histoirecoloniale.net

Après cette présentation, une table ronde a été organisée avec la participation de Edwy Plenel, Michèle Riot-Sarcey, Fabrice Riceputi, Alain Ruscio et Aïssata Seck, directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage.

De ce débat et pour faire (très) court, je retiendrai :
– ?l’importance du numérique qui permet aujourd’hui d’accéder aisément à des sources anciennes et de diffuser rapidement de l’information,
– ?l’intérêt qu’l y a à relire les œuvres d’Aimé Césaire et de Frantz Fanon et en particulier le Discours sur le colonialisme pour le premier et Les damnés de la terre pour le second.
– ?l’histoire de l’esclavage ne concerne pas seulement les descendants des esclaves mais toute la société française.
– ?bien souvent les journalistes ont une connaissance insuffisante de l’histoire alors que c’est elle qui permet d’éclairer le présent et l’avenir.
– ?la dénonciation de l’oubli qui se généralise et l’inculture insondable des nouvelles générations dont près de la moitié ne sait même pas situer la date de la révolution française,
– ?la formidable menace qui pèse aujourd’hui sur le droit international. Il oblige à constater que même l’article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 est de moins en moins respecté.

Profitant de la présence dans cette salle de nombreux militants, responsables d’associations et de journalistes j’ai pu annoncer qu’une conférence de presse était programmée le 4 mars sur le thème suivant : Appel à la reconnaissance des responsabilités de l’État dans le recours à la torture en Algérie.

Christian Travers