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Lettre ouverte de la 4acg à Monsieur Hervé Mariton, maire de Crest

lundi 28 novembre 2016, par François Nutchey

Le jour du 11 novembre, a été inaugurée à Crest, dans la Drôme, une rue Hélie de Saint-Marc. Adjoint du général Massu en 1957, Hélie de Saint-Marc a accepté et mis en œuvre avec zèle les méthodes de son supérieur hiérarchique, notamment la torture. Nos amis 4acg de la Drôme ont organisé, le jour de l’inauguration, une manifestation de protestation, sans pouvoir empêcher la cérémonie. Ils ont écrit une lettre ouverte à M. Mariton, maire de Crest, dont voici le texte.

Lettre ouverte à Monsieur Hervé Mariton, maire de Crest

Avant que le couvercle de l’oubli et de l’indifférence ne se referme sur la cérémonie de commémoration du Cdt de Saint Marc, l’association 4ACG tient à vous apporter un témoignage vécu qui justifie sa désapprobation.
4ACG, sigle pour « Association des Anciens Appelés en Algérie contre la Guerre », regroupe, répartis dans toute la France, les participants aux opérations en Algérie entre 1954 jusqu’en 1962 qui ont tiré la leçon de ce qu’ils ont vécu en adoptant comme ligne de conduite : non à toute guerre comme moyen de résolution des conflits.
Le peuple algérien revendiquait l’égalité des droits civiques. Le refus d’écouter ses revendications, puis la répression brutale, la torture, le déplacement forcé des habitants de villages entiers ont été un comportement inacceptable…
Au début, les consignes étaient le maintien de l’ordre, la pacification. Le général de Bollardière les pratiquait en allant jusqu’à aider les populations les plus reculées, rouvrant des pistes, des écoles, des infirmeries. Le FLN reconnaissait qu’il perdait des partisans dans ces régions.
Cette stratégie n’a pas plu à certaines forces politiques. De Bollardière limogé et sanctionné de 75 jours d’arrêts de rigueur, Massu arriva et avec lui ses équipes de « renseignement » dans chaque unité, changeant totalement la nature des opérations militaires.
Ces nouvelles méthodes n’ont pas donné la victoire. On savait à l’époque que, les guerres coloniales ayant toutes échoué, elles n’avaient aucune chance de réussir sinon d’installer la haine.
Tous ces officiers qui revenaient de leur expérience de l’Indochine, auraient pu le comprendre au lieu de vouloir leur revanche comme ils le proclamaient ouvertement.
Le Cdt Hélie de Saint Marc, adjoint de Massu, a obéi, accepté ce que de Bollardière a refusé.
Sans juger l’homme, pourquoi honorer cet officier dont l’histoire condamne les choix ?
Où est l’erreur ?
Nous vous demandons, Monsieur le maire, d’examiner avec votre conseil la nomination d’une rue « Jacques Pâris de Bollardière » à Crest.

PS : Aujourd’hui, les membres de 4ACG, recevant comme tous une allocation pour leur participation, la reversent à l’association, qui regroupe ces envois et les utilise pour financer des actions de coopération et d’aide en Algérie.

Claude Davant, François Nutchey et Jean-Marie Venturino

NDLR : on peut rappeler le livre de Jules Roy, publié en 1972 au Seuil, qui dénonce avec force l’action de Massu : "J’accuse le général Massu"

Article du journal "Le Crestois"

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