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Lettre ouverte au Haut-commissariat des droits de l’homme des Nations-Unies, par Mahmoud Senadji

mardi 1er septembre 2020, par Michel Berthelemy

Par Mahmoud Senadji

Mahmoud Senadji a 62 ans. Il a été professeur à l’Ecole supérieure des Beaux Arts d’Alger, avant de se résoudre à quitter son pays pour s’installer en France en 1999. Employé aujourd’hui à l’administration de l’Université de Strasbourg, il préside le Collectif des Algériens de la ville et anime l’association Vigilance populaire.

"Nous saisissons l’occasion de la réunion d’un groupe d’expert pour traiter de la question de la détention arbitraire dans le monde ce lundi 24 août 2020 pour vous adresser cet appel.
Depuis le début de la révolution pacifique en Algérie, le 22 février 2019, le peuple revendique l’instauration d’un véritable Etat de droit où toutes les libertés sont respectées. En réponse, de nombreux algériens font l’objet d’arrestations abusives, de condamnations arbitraires et de détentions injustifiées par une justice, appelée communément « la justice du téléphone » au service d’un pouvoir qualifié par les Algériens de « Pouvoir assassin ».
 Ce régime autoritaire, installé en Algérie depuis 1962, est traversé par une lutte des clans qui, arrivée à son paroxysme prend la forme d’une véritable épuration où rien n’est exclu (liquidation physique, détention, torture). Quelles que soient les oppositions qui caractérisent ces clans qui constituent le pouvoir, ceux-ci sont toujours unanimes et font bloc contre la volonté populaire.
L’Algérie est à la croisée des chemins : une révolution populaire pacifique qui aspire à bâtir une Algérie nouvelle libre et démocratique et une junte militaire détentrice de tous les pouvoirs et prête à toutes les aventures pour sauvegarder ses privilèges.
Jamais, dans l’histoire de l’Algérie, la guerre des clans n’a été aussi cruelle et celle-ci se déroule face à une mobilisation populaire qui a, elle aussi, atteint pour la première fois dans son histoire sa maturité et veut un changement radical.
Le moment est donc crucial et explosif. Ce Pouvoir autoritaire qui joue sa survie tend vers le totalitarisme qui suppose la terreur : tout algérien libre est donc menacé.
La révolution populaire est déterminée à faire de la Liberté et de la Justice le socle de l’Algérie Nouvelle.
Aussi, c’est en qualité d’Algériens établis en Europe que nous nous permettons d’attirer votre attention sur la situation alarmante qui règne actuellement en Algérie. En l’absence de légitimité populaire suite à des élections imposées, truquées et boycottées par la majorité de la population le 12 décembre 2019, la junte militaire fait la chasse à la parole libre. En Algérie, l’arbitraire n’accompagne pas uniquement les détentions mais la nature du régime lui-même. Par conséquent, notre demande est double : A la commission des Droits de l’homme d’insérer l’étude du cas de l’Algérie dans l’ordre du jour des détentions arbitraires et de dénoncer clairement le caractère arbitraire des condamnations en Algérie et par conséquent demander la Libération immédiate de tous les détenus d’opinion sans conditions
Ps. La présente lettre s’insère dans le respect des droits humanitaires des peuples ; à ce jour, L’Europe, les Etas-Unis, la Russie, la Chine, les Emirats, l’Egypte, l’Arabie Séoudite ont été complices de la junte militaire qui spolie les richesses et crée la non vie en poussant une partie de la jeunesse à l’exil ou la mort en mer. C’est le moment pour les défenseurs des droits d’êtres solidaires avec le peuple algérien qui ne demande que de vivre dignement chez lui en Algérie. "

Mahmoud Senadji

https://www.humanite.fr/algeriens-de-strasbourg-nous-sommes-en-train-de-revivre-681674

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