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L’adieu à Louis Joinet

jeudi 3 octobre 2019, par Gérard Webmestre , Michel Berthelemy

Lundi 30 septembre 2019, parmi plus d’un millier de personnes, nous étions une dizaine au cimetière du Père-Lachaise à représenter la 4acg à la cérémonie en hommage à Louis Joinet. Ancien appelé, il avait rejoint la 4acg qu’il accueillait régulièrement chez lui, dans son appartement parisien, pour des réunions de travail.

On ne va pas retracer le parcours de celui qui était devenu notre ami. Un volume n’y suffirait pas. Qu’il nous suffise d’évoquer ici les grandes lignes de ses engagements et de ses combats. D’abord éducateur de rue, il entre, à la fin de son service en Algérie, à l’École nationale de la magistrature, d’où il ressort major en 1966. Deux ans plus tard, il crée le Syndicat de la magistrature. Il conseillera par la suite, à partir de 1981, pas moins de quatre Premiers ministres. Il sera à l’origine, et premier directeur juridique, de la Commission informatique et libertés. Il donnera corps à la « doctrine Mitterrand » en matière d’accueil des jeunes réfugiés terroristes italiens et jouera ensuite un rôle de négociateur avec les membres de l’ETA. Il sera l’auteur en 1997 des principes contre l’impunité du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme qui seront baptisés « principes Joinet ».
Son souci constant d’intégrité morale et d’indépendance des magistrats le poussera enfin à créer en 2016 « l’Association des magistrats allergiques aux décorations », laquelle comprendrait aujourd’hui plus d’une centaine de membres.

Assemblée générale 4acg 2015 à Saint-Sauves. De gauche à droite Louis Joinet, Alain Desjardin

La cérémonie du Père-Lachaise a été ponctuée de très nombreux témoignages, qui ont permis d’appréhender l’ampleur et la profonde humanité des actions menées tout au long de sa vie par Louis Joinet. Ont notamment pris la parole Roland Kessous, ancien avocat général à la Cour de cassation, Henri Leclerc, président d’honneur de la Ligue des Droits de l’homme, Madame de Felice, avocate et épouse de Jean-Jacques de Felice, ainsi que des représentants d’associations chilienne, basque, uruguayenne, en exil ou réfugiées, que Louis a aidées, soutenues et même accueillies chez lui « le temps de trouver une solution ».
Cet « épris de justice » était aussi un passionné de musique, de cirque et de théâtre. Il était membre de la fédération des Arts de la rue et de Clowns sans frontières. Musicien, il aimait terminer une réunion par un petit air d’accordéon.

Nous le remercions une dernière fois pour ses conseils, son accueil et la qualité de son écoute. Il nous accompagnera encore longtemps sur notre chemin.

La 4ACG

Mes raisons d’état, mémoires d’un épris de justice, La Découverte, 2013
https://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Mes_raisons_d__tat-9782707175670.html

Disparitions forcées – 10 ? anniversaire de la convention – Louis Joinet
18 février 2017

Louis Joinet
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Joinet

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