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Je suis jeune, je vis à Gaza, et je rêve de...

jeudi 29 mars 2018, par Michel Berthelemy , Ziad Medoukh

Au Département de français de l’Université Al-Aqsa de Gaza, qu’il dirige, Ziad Medoukh a demandé à plusieurs étudiants à quoi ils rêvaient. Une quinzaine d’entre eux, filles et garçons, se sont exprimés. Voici une synthèse de leurs réponses.

Afnan Abu Lyada a 21 ans. Elle rêve d’études à l’étranger « mais l’ouverture des passages est très rare. Même les malades ne peuvent aller se faire soigner. Gaza était une très belle ville, mais c’est aujourd’hui la ville de la souffrance. Le plus pénible, c’est les coupures de courant, deux à trois heures d’électricité par jour, ce qui provoque beaucoup d’accidents à cause des bougies. On vit une tragédie qui n’en finit pas. C’est vraiment difficile de rêver à Gaza ».

Alla Shawa, 20 ans, souhaiterait « écrire un livre qui parle de ma famille. Et je rêve d’aller en France pour compléter mes études de media à la Sorbonne à Paris ».

Amany Al Madhoun, 21 ans : « je rêve d’aller en France pour continuer mes études, et de voir mon père que je n’ai pas vu depuis plus de deux ans. Ici, le blocus, la pauvreté, le chômage, les difficultés à vivre, détruisent les rêves. Je vis dans une grande prison, n’oublions pas que l’occupation israélienne est la cause de cette situation et qu’elle est la première source de nos souffrances ».

Pour Aya Abo Sharekh, 20 ans, étudiante en français, les études sont « ce qu’il y a de plus important dans ma vie. Mon rêve est de parvenir à un haut classement en sciences, et devenir la meilleure traductrice de français ! ». Tout comme Gadha Al-Sousi, 19 ans, qui rêve aussi « d’aller voir comment on vit en France et de voir la Tour Eiffel. Ici le passage est toujours fermé, il n’y a pas d’électricité et même la mer est polluée ! ».

Hadeel Quffa, Malak Iseifan, Marian Dahour, se rejoignent dans leurs rêves de liberté d’aller et venir, de vivre en paix, d’étudier. « Mon rêve est de rêver et réaliser ce que je veux ». « Mon rêve est de devenir écrivaine et aussi de gagner de l’argent pour aider les pauvres ».

Moi, dit Nour Musabeh, 20 ans, « comme toutes les filles du monde, j’ai le droit de rêver, et mon rêve est que tous les jeunes, ici, puissent vivre sans peur, sans guerre, sans bombardements. Je rêve d’écrire un livre en français qui parlerait de Gaza, et de créer une petite association pour aider les enfants de Gaza ».

Laissons le dernier mot à cette jeune fille de 20 ans, qui résume assez bien l’ensemble de ces témoignages :
« Je suis Samher Arouki, une fille qui mérite de vivre en paix, en sécurité et en liberté. Cette fille ne veut pas une vie idéale, mais est-ce qu’elle ne mérite pas de dessiner un vrai sourire sur son doux visage ? J’ai de simples rêves, avec des difficultés incroyables. Je rêve de travailler dans une organisation pour soutenir les Palestiniens et leurs droits perdus, et utiliser la langue française pour témoigner de la voix silencieuse des Palestiniens. Les Palestiniens de Gaza rêvent et rêvent encore... Est-ce que ces rêves sont dangereux pour la sécurité de ce monde ? Alors laissez-nous au moins le droit de rêver ! ».

Ziad Medoukh

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