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samedi 31 décembre 2011, par Gérard C. Webmestre

Mars 2010 Combattants « malgré eux » en Algérie, ils délivrent un message pacifiste aux jeunes

combattants-malgre-eux-en-algerie-ils-d-369954.jpg Marcel Jean, correspondant régional de AACG, et son camarade Jacques Devos

Deux anciens combattants d’Algérie ayant participé contre leur gré au conflit et refusant la justification de cette guerre ont rejoint une association pour faire passer leur message. Ils sont intervenus récemment au lycée Saint-Adrien de Villeneuve-d’Ascq.

PAR JEAN-MARIE GUICHARD

( villeneuvedascq lavoixdunord.fr PHOTO LA VOIX)

Près de cinquante ans après la fin des affrontements, il ne se passe guère de jour sans que Jacques Devos et Marcel Jean y pensent. Leur « séjour » sur le sol algérien, à peine sortis de l’adolescence, comme beaucoup de jeunes de leur âge, les a marqués à jamais. La plupart de leurs camarades ont tourné la page en rentrant, eux pas. « Je faisais partie de la JOC (Jeunesse ouvrière catholique) et le mouvement était résolument contre cette guerre, raconte Jacques. Les journaux qui militaient dans ce sens, comme Témoignage chrétien, étaient poursuivis. La tension était grande. L’objection de conscience pas encore reconnue. Les copains qui ne voulaient pas partir, une fois arrivés là-bas, se retrouvaient aux postes les plus exposés… » Depuis cette époque, Jacques Devos, devenu instituteur dans la Pévèle, est resté fidèle à ses valeurs : refus de la violence et du colonialisme, dignité, intégrité… Marcel, de Nomain, n’avait pas encore de véritable conscience politique en partant la-bas. C’est en voyant comment ça se passait, les atrocités des deux côtés, un engrenage infernal, certains officiers pas toujours respectueux de la déontologie, qu’il a compris certaines choses. Démobilisé, il s’est engagé à la CFDT, dans son usine Peugeot, puis au PSU et à la Confédération paysanne, plus tard, quand il s’est lancé dans une carrière de paysan.

Découvrant un peu par hasard l’existence d’une association désireuse d’entretenir le « devoir de mémoire » dans un sens moins officiel que celui des manifestations patriotiques, ils l’ont rejointe il y a quelque temps.

Le 25 mars, ils sont intervenus pour la première fois dans un établissement scolaire, le lycée Saint-Adrien, à l’invitation de Marie-Christine Gobert, professeur d’histoire, amie de Jacques. Face à des élèves de troisième qui « buvaient leurs paroles », ils ont parlé de leur vécu avec des mots simples, accessibles, en veillant bien à ne pas faire passer de message politicien. « On a raconté ce qu’on a connu dans les endroits respectifs où nous avons été envoyés », en Oranie et dans le sud algérien pour l’un, dans les Aurès pour l’autre. Pas de polémique donc mais le souvenir des soirées passés à dormir d’un oeil en attendant son tour de garde, les patrouilles dans les zones à risque, les relations avec la population locale. « J’ai eu le coup de foudre pour les harkis et si je n’avais pas été fiancé, j’aurais rempilé », lance Jacques, encore scandalisé par le sort réservé à ces soldats après la guerre, des deux côtés.

Une véritable amitié pour le peuple algérien, donc, qui se poursuit aujourd’hui encore puisque les membres de l’association 4acg refusent d’encaisser leur retraite du combattant. Cette somme (555 E par an), ils la mettent au service de projets de développement en Algérie mais aussi au Maroc ou en Palestine. Sachant bien qu’ils ne se font pas que des amis dans les milieux traditionnels des anciens d’Algérie, ils n’en ont cure. Leur seule préoccupation est de sensibiliser les jeunes au respect des droits de l’Homme, à la tolérance, à la résistance. •

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