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Des Palestiniennes défendent l’eau, la terre et la vie contre l’occupation israélienne

jeudi 18 novembre 2021, par Gérard C. Webmestre

palestinienne de Gaza
Palestinienne de Gaza - photo Ziad Medoukh

( femme de Gaza - photo Ziad Medoukh)

par Abeer Al Butmeh, 16 novembre 2021

Près de 85% de l’eau des territoires palestiniens, y compris le Jourdain et les nappes phréatiques, sont sous contrôle israélien. Cela représente la majeure partie des ressources hydriques renouvelables de la Palestine, avec une capacité de production de 750 mille mètres cubes par an.

Selon une enquête menée par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans les Territoires palestiniens (2011), pas moins de 56 sources ont été identifiées sur les territoires palestiniens.
La plupart sont situées dans la Zone C [1], où 30 de ces sources ont été placées sous le contrôle total des colons et dont l’accès de la population palestinienne n’est pas autorisé. Il s’agit d’une violation directe du droit international humanitaire et des droits Humains, qui limite l’exploitation par les forces d’occupation des ressources naturelles présentes dans les territoires occupés. En outre, les femmes sont plus vulnérables aux maladies d’origine hydrique et sont également responsables de la recherche d’alternatives ainsi que de la gestion de l’eau, de l’électricité et de la nourriture.
En 2014, l’Autorité palestinienne des ressources hydrauliques [Palestinian Water Authority], a estimé la valeur financière des dommages causés aux installations et infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement à 34,5 milliards de dollars américains. Ces pertes comprennent des puits artésiens, des réseaux d’alimentation en eau, des réservoirs d’eau, des unités de dessalement et des stations d’épuration. Au cours des 12 dernières années, entre 2008 et 2020, 802 citernes, réservoirs et puits ont été démolis. En 2020, les forces israéliennes ont détruit 78 citernes et réservoirs, avec une capacité totale de stockage de près de 10 000 mètres cubes, qui répondaient au besoin d’au moins 2 367 personnes.
Le coût économique des routes de contournements reliant les colonies israéliennes dépasse déjà les 9 970 millions de dollars au cours des années d’occupation. Rien qu’en 2020, la longueur totale de ces routes a atteint 2% de la superficie de la Cisjordanie, tandis que la construction de colonies représente 3,5% de la région. Le pourcentage de colonies a augmenté de 182% au cours des 20 dernières années, y compris Jérusalem, et le nombre de colons a augmenté dans les colonies qui occupent plus de 42% de la Cisjordanie. En outre, 5% de la région a été confisquée par la construction du mur de l’apartheid. Cette région est divisée en trois zones (A, B et C) sous ostentatoire contrôle israélien. Le nombre de bases militaires a atteint 187, dont 20% rien que dans la zone C. Ces zones sont considérées comme des réserves naturelles par décision d’ordres militaires israéliens, qui empêchent la population palestinienne de bénéficier de la terre.

La pauvreté énergétique affecte l’éducation, la santé et la vie des femmes

Les femmes sont les principales travailleuses du secteur agricole, car elles jouent un rôle très important dans la protection et la réhabilitation des terres. Les femmes travaillent également à la vente des récoltes, contribuant ainsi au revenu familial. Ces femmes ayant une relation forte avec la terre, elles sont les principales touchées psychologiquement, économiquement et socialement par toutes les violations contre la terre.
À Gaza et dans certaines parties de la Cisjordanie, les femmes sont les plus touchées par les pénuries d’énergie. Cela a un impact sur la vie quotidienne, augmente les responsabilités, demande plus de temps et d’efforts et rend la vie difficile. La pauvreté énergétique affecte l’éducation, la santé et la vie des femmes. Elles continuent de faire face à l’occupation israélienne en cultivant et en augmentant leur dévouement à la terre pour pouvoir la garder. Les Palestiniennes continuent de résister aux pratiques israéliennes. Elles trouvent toujours des solutions pour s’adapter aux ressources disponibles et développent des alternatives créatives. Les femmes ne s’arrêtent jamais. En tant que militantes écologistes, elles dénoncent et documentent toujours les violations, élèvent la voix et présentent des revendications. Les femmes cherchent toujours à développer leurs capacités pour pouvoir défendre leurs droits.

[1] La zone C est l’une des trois divisions administratives de la Cisjordanie établies dans les années 1990 par les Accords d’Oslo. C’est une zone sous contrôle civil et militaire israélien qui devrait être progressivement transférée à la juridiction palestinienne, or cela ne s’est jamais produit. C’est la seule zone contiguë de la région, où se trouve la plupart des terres arables de Palestine.

Abeer Al Butmeh fait partie du réseau des ONG environnementales de Palestine – Amis de la Terre (The Palestinian Environmental NGOs Network / Friends of The Earth – Pengon-Foei).
Le texte ci-dessus est une transcription de sa contribution au webinaire sur la Palestine : « Lutte pour la souveraineté alimentaire sous l’occupation » (Palestine : The Struggle for Food Sovereignty under Occupation), tenue le 5 Octobre 2021.

Édition de Bianca Pessoa
Traduit du portugais par Claire Laribe
Langue originale : anglais

https://capiremov.org/fr/analyse/des-palestiniennes-qui-defendent-leau-la-terre-et-la-vie-contre-loccupation-israelienne/

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